PRODUCTION - Les bières locales plus taxées que les importées

Les usines de transformation de la bière Malto Antsirabe.

L’industrie brassicole malgache fait face à une situation paradoxale : les bières produites localement à partir d’ingrédients nationaux sont désormais plus lourdement taxées que certaines boissons alcoolisées importées. Selon un responsable du secteur, les bières titrant 5,4 % d’alcool et fabriquées avec du maïs et de l’orge malgaches supportent un droit d’accise de 850 ariary par litre, tandis que les boissons importées à base d’éthanol et dépassant 

40 % d’alcool ne sont taxées qu’à 500 ariary par litre. Cette disparité, qualifiée d’« injustice fiscale » par de nombreux industriels, fragilise l’ensemble de la filière, depuis les milliers d’agriculteurs fournisseurs jusqu’aux points de vente.

Les spécialistes et acteurs du secteur brassicole soulignent que le problème ne réside pas dans le montant des taxes en soi, mais dans l’absence d’un mécanisme fiscal équitable. Ils appellent le gouvernement à revoir le système fiscal. « Il ne s’agit pas de supprimer les taxes, mais de les ajuster selon le taux d’alcool, comme c’est le cas dans d’autres pays », expliquent-ils. Une réforme pourrait à la fois protéger la santé publique et soutenir l’industrialisation locale. En effet, dans la Tax Foundation, on note que, dans plusieurs pays européens, la taxe d’accise sur les bières et autres alcools peut varier selon le degré d’alcool, ou calculée par litre d’alcool pur, ce qui signifie que les boissons les plus fortes ou distillées paient plus que celles à faible teneur en alcool.

Irina Tsimijaly

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne