À Tsiroanomandidy, une femme a été condamnée à quinze ans de travaux forcés pour le meurtre du fils de son compagnon, âgé de 4 ans.
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| La partie plaignante, quittant le tribunal, exprime son insatisfaction face au jugement. |
Le tribunal de Tsiroanomandidy a rendu son verdict hier, dans l’affaire du meurtre du petit Albah Loïc Rakotovola, 4 ans, survenu à Mahazoarivo, dans la commune rurale de Belobaka. Louisette, 23 ans, belle-mère de l’enfant, a été reconnue coupable et condamnée à quinze ans de travaux forcés.
Une consœur basée à Tsiroanomandidy a assisté au procès. Le drame remonte au 11 octobre 2024. Loïc, qui vivait chez sa grand-mère paternelle depuis la séparation de ses parents, a été retrouvé mort sur un chemin menant à la rivière Maroadabo.
Son père, Nanja, travaillait aux champs ce jour-là. À midi, son épouse Louisette lui avait apporté le repas et l’avait encouragé par des mots qui lui avaient paru inhabituels : « Courage, Nanja ! ». Le soir, la nouvelle s’était répandue dans le village : un corps avait été découvert. En s’y rendant, Nanja avait été bouleversé de constater qu’il s’agissait de son fils.
Autopsie
Les soupçons se sont aussitôt portés sur Louisette. Elle affirmait avoir lavé du linge l’après-midi du 11 octobre. Pourtant, un témoin l’avait vue transporter deux grandes cuvettes recouvertes d’un tissu. Elle avait expliqué à cette personne qu’elles contenaient une lourde couverture. Le père, de son côté, remarqua que la couverture n’était pas mouillée, alors qu’elle aurait dû l’être si elle avait été lavée. Seuls deux tapis étaient humides.
Le procès-verbal des gendarmes indique que l’accusée avait reconnu les faits, bien qu’elle ait ensuite déclaré avoir été contrainte à avouer sous la torture. L’autopsie a révélé des ecchymoses sur les hanches de l’enfant, une blessure à la bouche et son caleçon enfoncé dans sa poitrine, ouverte à l’aide d’un objet tranchant.
Arrêtée le 21 octobre, Louisette fut placée en détention provisoire deux jours plus tard. À l’audience, elle a nié les faits et affirmé être prête à dire la vérité devant la justice. Nanja a décrit une épouse dépensière et capricieuse. Il a rappelé qu’elle avait déjà tenté d’empoisonner son fils auparavant et qu’elle avait fait une fausse couche, pour laquelle il avait proposé des soins afin qu’ils puissent avoir des enfants.
Après plusieurs heures de débats, la cour a prononcé une peine de quinze ans de travaux forcés. Les parties disposent de trois jours pour se pourvoir en cassation.
Gustave Mparany
