Notre pays se présente comme une des grandes blessures que l’homme a infligées à la planète. Après plusieurs générations de victimes du démon de l’ignorance qui efface des consciences les ravages qui se trouvent en puissance dans certaines habitudes et comportements qui ont exterminé ou exclu certains dons que la nature nous a prodigués. Et parmi ces trésors dont on ne connaissait pas les valeurs, il y a l’eau dont la pénurie affligeante a également éliminé de l’énergie vitale, comme celle qui alimente l’électricité, victime collatérale de nos actions suicidaires. Les années se succèdent et l’eau se fait de plus en plus désirer, un problème qui réclame la mobilisation d’une grande part des compétences de l’État.
Au fondement de l’État, selon les penseurs qui ont théorisé le contrat, tels Jean-Jacques Rousseau et Thomas Hobbes, se trouve le besoin de sécurité que devrait assurer celui ou ceux qui ont les clés du pouvoir. C’est donc ainsi leur principale mission, ce que les contractants ont, au départ, attendu d’eux, qu’ils fassent lever l’ombre du danger constant qui hante en permanence les hommes qui n’ont pas le parapluie protecteur de l’État et donc exposés à l’orage provoqué par la nature violente de l’homme. Mais l’insécurité peut aussi provenir d’autres sources qu’humaine, la nature quand elle est maltraitée, nous abandonne, devient avare de ses fruits et fait planer le risque de sécheresse, une insécurité intense. En échouant, entre autres, à supprimer cette menace ou à l’adoucir, l’État a failli à sa mission et l’a payé, récemment, cher. Et pour l’instant on est encore dans l’attente de ce que ses nouveaux visages pourraient avoir comme résultats.
Un célèbre récit de la mythologie japonaise relate comment la déesse du Soleil, Amaterasu, se réfugia dans une grotte et plongea le monde dans l’obscurité. Le drame survint après une brouille avec son frère Susanoo, d’un conflit ou rupture d’un équilibre qui fut funeste pour les humains qui eurent alors l’esprit tourmenté par une nuit continue d’insécurité. Et quand on est entré dans jne relation agressive avec la nature, on a aussi ruiné une harmonie qui, en plus d’apporter l’obscurité, nous jette dans ce gouffre de la privation d’eau. On a ainsi besoin d’un réveil collectif comme dans le myrhe où la coopération a fait sortir Amaterasu de la grotte.
L’État doit ainsi penser à ce q’il pourrait faire pour chasser le péril. Il pourrait commencer par les dispositions écologiques adéquats pour juguler cette insécurité qui est, foncièrement, son ennemi.