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| Des professionnels de santé dans un centre hospitalier. |
Le système de santé malgache est à l’agonie. Dans plusieurs Centres de santé de base (CSB), un seul agent assure l’ensemble des services, le plus souvent un infirmier ou une sage-femme, parfois même un bénévole, selon plusieurs témoignages. Dans près de la moitié des CSB de niveau II, normalement dirigés par un médecin, ce dernier est absent. Les hôpitaux, eux, doivent faire face à une grave pénurie de spécialistes. Conséquence : certains patients ne reçoivent pas les soins appropriés, et d’autres ne sont tout simplement pas pris en charge.
« Selon les normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un pays devrait disposer de 23 agents de santé pour dix mille habitants. Madagascar ne compte qu’environ vingt mille agents au total. Si l’on rapporte ce chiffre à la population, il nous manque cinquante mille professionnels », souligne le Dr Rija Randriamiarindranto, porte-parole de l’association Professionnels de santé Hanova (PSH), venue présenter ses préoccupations à l’Assemblée nationale sur le budget alloué à la santé inscrit dans le projet de loi de finances 2026.
Alertes
Sur ces vingt mille agents, 49 % seraient des sages-femmes et des infirmiers, 32 % du personnel administratif, et seulement 19 % des médecins.
Face à ces insuffisances, les professionnels de santé multiplient les alertes. Ils dénoncent notamment la baisse du budget alloué à la santé. « Cette année, seulement 5,43 % du budget de l’État est consacré au secteur, selon le PLFI. Pour espérer un réel progrès, il devrait atteindre 15 % », déplore un syndicat regroupant infirmiers et sages-femmes. Le PSH pointe également les postes budgétaires ouverts.
« Augmenter le nombre de postes ne suffit pas. Il faut rehausser le budget global de la santé pour renforcer les hôpitaux, mieux lutter contre les épidémies et améliorer les infrastructures », insiste le Dr Randriamiarindranto.
Les internes en médecine se disent, eux aussi, insatisfaits de l’application du protocole d’accord conclu avec les autorités. Ils menacent de reprendre la grève.
Miangaly Ralitera
