Le projet de Loi de finances 2026 prévoit un réajustement de plusieurs crédits. Les modifications portent sur les secteurs jugés prioritaires par le gouvernement, comme la Santé et l’Eau.
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| Le projet de Loi de finances 2026 sera débattu en séance plénière à l’Assemblée nationale lundi. |
Après trois jours de travaux de commission, ce qui est une grande première, le projet de Loi de finances (PLFI) 2026 sera débattu en séance plénière à l’Assemblée nationale ce lundi. Les députés ont apporté plusieurs amendements dans le but de répondre aux attentes populaires, notamment celles exprimées lors des récentes manifestations de la Génération Z. Parmi les changements les plus significatifs figure un réaménagement budgétaire au profit de secteurs jugés prioritaires, au détriment du budget initialement alloué à la Présidence de la Refondation de la République.
Selon Lova Rakotoniaina, député élu dans le district de Miandrivazo, l’aménagement de crédits transférés de la Présidence vers d’autres ministères s’élève à 23 milliards d’ariary. Cette redistribution vise à renforcer des secteurs essentiels pour le développement social et économique, tels que la Santé publique ainsi que le ministère de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène.
Dans le détail, le budget de la Santé publique a été augmenté de 15 milliards d’ariary, passant de 856 milliards à 871 milliards d’ariary. Quant au ministère de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène, son budget est désormais fixé à 475,8 milliards d’ariary, soit une hausse de 1,5 milliard par rapport au montant initial. Ces augmentations reflètent l’importance accordée par le gouvernement à la santé et à l’accès universel à l’eau potable, deux des six secteurs prioritaires identifiés dans le plan d’action national.
Politique d’austérité
Parallèlement, les députés ont intégré dans les amendements la politique d’austérité annoncée par le gouvernement. Dans ce cadre, une réduction des budgets d’investissement pour la plupart des départements et institutions a été opérée. Toutefois, le budget destiné aux investissements stratégiques a été revu à la hausse afin de soutenir des projets jugés essentiels pour le développement du pays.
Un point particulier concerne l’importation de riz de luxe. Le PLFI initial prévoyait l’application de la TVA et des droits de douane sur cette catégorie de riz, alors qu’elle était exonérée depuis 2006. Les députés ont donc choisi de rétablir cette exonération, soulignant qu’elle vise à prévenir toute pénurie et à protéger le marché local. « La production nationale ne suffit pas à couvrir la consommation locale. Imposer des taxes supplémentaires sur le riz importé risquerait de provoquer une hausse des prix et de fragiliser la sécurité alimentaire », a expliqué Lova Rakotoniaina.
Ces amendements restent toutefois provisoires. Les députés réunis en séance plénière lundi auront le dernier mot sur leur adoption définitive. Cette séance constitue également une première épreuve pour le nouveau pouvoir, qui devra faire adopter son premier projet de Loi de finances depuis sa prise de fonction. L’issue de ce débat sera scrutée tant par l’opinion publique que par les acteurs économiques, car elle donnera le ton de la politique budgétaire et sociale du gouvernement pour l’année à venir.
Tsilaviny Randriamanga
