Le parc botanique et zoologique de Tsimbazaza célèbre cette année son centième anniversaire. Le zoo se trouve dans un état déplorable.
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| Des ministres se sont rendu au zoo de Tsimbazaza. |
Le centenaire du zoo reflète tristement son âge. Marqué par des décennies de manque d’entretien, de survie précaire et, à certains moments, d’un lent déclin, son jubilé se distingue surtout par l’ampleur de sa dégradation. « Il y a certes des améliorations dans le parc, les dirigeants actuels font des efforts, mais le cœur reste lourd lorsqu’on y entre. Les cages des animaux et les plaques d’indication sont rouillées. Le vivarium est dans un état lamentable », a déclaré hier le professeur Jonah Ratsi-mbazafy, primatologue, qui fréquente souvent ce parc pour ses activités d’enseignement et de recherche.
D’autres déplorent que ce parc botanique et zoologique n’ait plus sa valeur en tant que tel. « L’endroit est désormais plus un lieu d’attraction pour les enfants qu’un zoo. On y va surtout pour ses aires de jeux, ou pour des sorties en amoureux, à cause de sa tranquillité », déplore une autre source.
Des visiteurs ne sont pas non plus satisfaits. « Beaucoup de cages sont vides ! », remarquent-ils. Le professeur Jonah Ratsimbazafy affirme qu’il y a de moins en moins d’espèces. « On n’y voit plus l’aye-aye, d’autres espèces de lémuriens et des animaux nocturnes ».
L’état actuel du parc est le fruit de longues années de mauvaise gestion. Des responsables du parc ont été emprisonnés pour détournement de biens publics. Des animaux sont décédés suite à une épidémie de tuberculose en 2022, et d’autres sont morts de faim entre fin 2023 et début 2024, en raison de perturbations dans la livraison de leur nourriture. Le parc a même été victime d’un trafic d’espèces protégées : une dizaine de tortues ont été volées en 2024.
Fort impact
Depuis cette dernière affaire, la direction du parc affirme que les principaux problèmes ont été résolus. « Les arriérés sont payés. Les animaux sont nourris correctement », indique un responsable. Quelques travaux d’amélioration ont été réalisés, mais sa transformation avance toujours lentement, loin de ce que l’on pourrait attendre pour un centenaire. Le ministère de l’Environnement et du Développement durable note que ce parc fait face à des problèmes ayant un fort impact sur la vie des animaux, principalement d’ordre financier.
Le 24 novembre 2025, trois ministres — le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Ndaohialy Manda‑Vy Ravonimanantsoa, la ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Lucie Vololoniaina, et le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Rafanomezantsoa Michaël Manesimanana — se sont rendus sur le terrain pour constater la situation du parc. Un comité spécial a été mis en place pour superviser la réhabilitation du parc zoologique de Tsimbazaza, regroupant plusieurs ministères. Ce comité devra élaborer, dans les plus brefs délais, des propositions de mesures pour la rénovation du parc avant la célébration de son centenaire.
« Nous espérons que cette descente ne sera pas uniquement un geste technique et qu’elle aboutira à l’amélioration du parc. Le parc Tsimbazaza est la vitrine de Madagascar », lance le professeur Jonah Ratsimbazafy.
Miangaly Ralitera
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