BEMASOANDRO - Trois garçons se noient lors d'une baignade

Une baignade entre camarades a viré au drame et coûté la vie à trois jeunes garçons dans la commune de Bemasoandro Itaosy. Ils ont été piégés dans une fosse submergée.

La fosse d’extraction de terre pour briques demeure inondée après les pluies.

Trois enfants ont perdu la vie par noyade mercredi, dans le quartier d’Antanety, dans la commune de Bemasoandro Itaosy. Selon le rapport de la gendarmerie, deux garçons âgés de 9 et 10 ans ont été retrouvés immergés dans un bassin d’irrigation. Le lendemain, un troisième garçon, habitant à Ampasika, a également été découvert dans la même zone.

Les premières constatations médicales ont confirmé l’absence de blessures externes et relevé des signes compatibles avec une noyade. Les autorités administratives ont été informées, et l’enquête a été confiée au Poste fixe de Bemasoandro.

La présidente du fokontany d’Antanety, Robertine Rakotoarilala, a apporté des précisions sur les circonstances. Son neveu Ismaël, 9 ans, faisait partie d’un groupe de cinq garçons qui s’étaient retrouvés pour jouer dans l’après-midi. Trois d’entre eux ont coulé dans l’eau, tandis que deux autres ont pris la fuite.

Le premier corps a été repêché vers 15 heures, celui d’Ismaël vers 19 heures, et le troisième le lendemain.

Pluies successives

 Les enfants s’étaient baignés dans une fosse profonde servant à fabriquer des briques, dont le niveau d’eau avait fortement monté à la suite des dernières pluies successives. L’endroit, situé près du stade Makis à Andohatapenaka, est éloigné des habitations. Les familles, aidées par un policier, ont elles-mêmes mené les recherches et retrouvé les corps avant l’arrivée des autorités.

Les témoignages recueillis auprès d’un couple de gardiens de rizières voisins révèlent que de nombreux enfants passent régulièrement par cet endroit pour jouer dans l’eau, malgré les avertissements répétés. Le couple tente habituellement de les empêcher, mais dès qu’ils s’absentent, les enfants profitent de la situation pour s’y baigner. Or, la montée des eaux, inhabituelle après quatre jours de pluie, a transformé la fosse en piège mortel.

Ce mercredi-là, les victimes n’étaient pas allées à l’école et avaient probablement l’habitude de se retrouver dans ce lieu, d’après leurs proches. Les vêtements récupérés au bord de l’eau ont permis d’identifier l’un des disparus avant même la découverte de son corps.

Gustave Mparany