ANKADIMBAHOAKA  - L’arrêt d’une usine plonge ses travailleurs dans le doute

Une entreprise sous-traitante d’Ankadimbahoaka a brusquement cessé ses activités, plongeant ses employés dans l’incertitude.

Les employés de l’entreprise d’Ankadimbahoaka attendent des clarifications après la fermeture de leur lieu de travail.

Une entreprise sous-traitante située à Ankadimbahoaka a brutalement cessé ses activités cette semaine, laissant ses employés dans l’incertitude. Face à cette situation, les travailleurs ont saisi le service de l’inspection du travail à Antsahavola afin d’obtenir des éclaircissements sur leurs droits.

Selon les informations recueillies, la société donneuse d’ordres, basée à Fenoarivo Ambohidratrimo, a suspendu l’activité de plusieurs sous-traitants. Si certains employés pensaient au départ que cette décision était liée au retrait de Madagascar de l’Agoa, les autorités du secteur contestent cette interprétation.

La fermeture soudaine a néanmoins alimenté la crainte d’un effet domino dans la zone franche, où des milliers de travailleurs pourraient être touchés si les entreprises venaient à ralentir ou à stopper leurs activités. L’inspection du travail a été saisie pour clarifier les obligations de l’entreprise envers son personnel.

D’après les explications fournies par un responsable proche du dossier, ce dernier remet en question l’idée d’un lien avec la fin de l’Agoa. 

Problèmes internes

Un responsable affirme : « À ma connaissance, cette entreprise ne fait pas partie du groupement des exportateurs. Certes, la situation n’est pas encore favorable pour les entreprises franches, surtout dans le textile, mais on ne passe pas directement à la fermeture des usines. Si aucune solution n’est trouvée d’ici 2026, là oui, la situation pourrait devenir délicate. Mais ce qui arrive ici n’est pas dû à l’Agoa : cette entreprise avait des problèmes depuis un moment. »

Du côté du ministère de l’Industrie, le discours est similaire. Un cadre souligne : « Il y aura des points à clarifier avec le comité technique du travail et de l’industrie, et des investigations seront menées. Leur dossier est encore en cours. À l’origine, il y avait un problème de salaires, qui est désormais plus ou moins réglé. Il y a eu des mésententes entre le propriétaire et les employés. »

Le ministère insiste également sur le contexte politique : « En période de crise comme celle du 25 septembre, les investisseurs, surtout étrangers — mauriciens, français, chinois — deviennent méfiants. Cela a contribué à la situation. »

Ainsi, la thèse de l’Agoa comme cause principale est plus ou moins écartée par les autorités, qui privilégient l’explication d’un ensemble de difficultés internes et conjoncturelles propres à l’entreprise.

Malgré la fermeture, un accord social a été trouvé : le salaire de novembre (20 jours) sera versé le 1er décembre ; une allocation équivalant à 15 jours de congé sera donnée le 23 décembre ; l’entreprise dispose encore de commandes, dont 900 000 pièces attendues en janvier 2026 ; la reprise du travail est envisagée pour février 2026. Une perspective qui reste toutefois fragile pour les employés, dans un secteur secoué par une conjonction de tensions internes, économiques et politiques.

Irina Tsimijaly

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