Le gouvernement a suspendu la Révision annuelle de la liste électorale (RALE), prévue le 1er décembre. Selon Andoniaina Andriamalazaray, cette décision est logique en attendant la réforme du fichier électoral.
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| Andoniaina Andriamalazaray estime que la suspension de la RALE est tout à fait logique. |
Lors du dernier Conseil des ministres, mercredi, le ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation a annoncé la suspension de la Révision annuelle de la liste électorale (RALE), initialement prévue pour le 1er décembre. Une décision jugée « tout à fait logique » par le vice-président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Andoniaina Andriamalazaray, en raison des concertations nationales et de la réforme de la liste électorale prévues par le gouvernement.
« Une révision de la liste électorale avant des opérations destinées à améliorer la même liste serait un gaspillage de fonds publics », a expliqué le vice-président de la Ceni. Il souligne que la refonte de la liste électorale reste récente et que la priorité est désormais de cibler les améliorations nécessaires plutôt que de multiplier les opérations techniques sans cohérence.
Andoniaina Andriamalazaray précise qu’une révision annuelle bien encadrée peut suffire pour perfectionner les fichiers électoraux. Face aux critiques sur la fiabilité des données, il recommande de renforcer les contrôles plutôt que de combiner une révision annuelle et une refonte simultanément.
Obligation prévue par la loi organique
« Soit on procède à une révision annuelle, soit à une révision spéciale ou à une refonte, mais pas les deux en même temps », précise-t-il.
La RALE est une obligation légale prévue par l’article 33 de la loi organique relative au régime général des élections et du référendum. Ce texte stipule que l’opération doit se dérouler entre le 1er décembre et le 15 mai de l’année suivante. Il ne prévoit cependant aucune disposition permettant sa suspension. Depuis la mise en vigueur de cette loi, seules les périodes d’élections nationales ont justifié l’interruption de la révision, notamment lors de l’élection présidentielle de 2023.
Le gouvernement explique aujourd’hui sa décision par la nécessité de préparer une réforme plus large du cadre juridique et institutionnel des élections. Selon le calendrier officiel, cette réforme interviendra au second semestre de la Transition, mais les concertations nationales prévues au premier semestre détermineront les orientations et changements à apporter avant deux échéances politiques majeures : un référendum constitutionnel et l’élection présidentielle.
Pour sa part, la Ceni espère que les réformes à venir incluront des mesures destinées à renforcer son autonomie financière. Cette limitation budgétaire freine encore ses capacités opérationnelles, alors même que la fiabilité du processus électoral dépend largement de la disponibilité de ressources suffisantes pour conduire les opérations de révision, de contrôle et de mise à jour des listes.
Tsilaviny Randriamanga
