Suite aux événements qui ont frappé plusieurs grandes enseignes à Madagascar, les commerçants rouvrent progressivement leurs magasins, tandis que le gouvernement annonce des mesures de soutien inédites, incluant des crédits à taux zéro et des subventions destinées aux entreprises sinistrées.
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Les entreprises du Tana Water Front font partie des victimes des pillages. |
Après les pillages survenus dans la capitale et en province, certaines enseignes reprennent peu à peu leurs activités. Selon le directeur marketing d’une enseigne touchée, « nous sommes passés à la réouverture d’une partie des magasins, mais un magasin reste un magasin : on ne peut pas vraiment prendre des mesures extrêmes ou déplacer tous nos produits ailleurs ». Les responsables préfèrent attendre un retour au calme durable avant de relancer pleinement leurs opérations.
La priorité demeure la remise en état des établissements endommagés, notamment à Antananarivo. « Même si de nouvelles ouvertures étaient prévues, nous avons décidé de prioriser la reconstruction des magasins détruits », précise le responsable. Cosmos Madagascar a ainsi vu ses magasins pillés dans plusieurs villes : Antananarivo, Mahajanga et Antsirabe. L’enseigne informe sa clientèle que « tous nos magasins sont ouverts depuis hier, fermeture à 16 heures jusqu’à nouvel ordre, à l’exception des sites vandalisés ».
Au centre commercial La City Ivandry, plusieurs enseignes ont également subi des dégradations. Les responsables indiquent que les experts mandatés par les assureurs doivent encore venir évaluer l’ampleur des dommages. Dans le même temps, d’autres acteurs comme Leader Price et Carrefour ont rouvert leurs portes. « Les magasins pouvant accueillir le public dans de bonnes conditions rouvriront dès aujourd’hui aux horaires habituels, à Antananarivo et sur l’ensemble du territoire », assurent leurs dirigeants. Certains établissements demeurent toutefois fermés, notamment Super U Ivandry La City, Ambodivona, Tsiadana et Talatamaty, en attente de réparations.
Aides financières et fiscales
Face à cette situation, le président de la République, Andry Rajoelina, a annoncé sur la chaîne publique TVM un ensemble de mesures destinées à soutenir le tissu économique. « Nous allons reconstruire ce qui a été détruit, les entreprises dont les biens ont été endommagés », a-t-il déclaré. Des dispositifs financiers sont déjà mis en place avec plusieurs banques privées, dont des crédits à taux zéro pour faciliter le redressement.
Le chef de l’État a précisé que ces mesures s’accompagneront de « subventions et aides spéciales pour les entreprises touchées », et que l’exécutif étudie également des allègements fiscaux pour celles qui ont subi des pertes. Ces annonces visent à offrir une bouffée d’oxygène aux opérateurs et à accélérer la relance de l’activité.
Si ces mesures apportent un espoir tangible, la prudence reste de mise. La sécurisation des sites et la stabilité politique demeurent des conditions essentielles pour garantir une reprise durable. La réouverture progressive des enseignes marque néanmoins une première étape vers la normalisation économique, après une séquence de troubles sans précédent.
Irina Tsimijaly