Samedi, le président de la République a enchaîné les rencontres avec différentes entités. L’objectif, selon les explications officielles, était d’écouter, d’échanger et de réfléchir aux solutions possibles à la crise actuelle, tout en amorçant des discussions sur l’amélioration de la gouvernance étatique.
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| Des syndicats des grands corps de l’État ont été parmi ceux que le président Rajoelina a rencontrés, samedi, à Iavoloha. |
Un geste d’ouverture. C’est ce qu’a voulu démontrer Andry Rajoelina, président de la République, samedi, en conviant plusieurs entités à une série d’entretiens au palais d’État d’Iavoloha.
À partir de 10 heures du matin, et jusqu’en fin de soirée, le Chef de l’État a successivement rencontré des syndicats des hauts fonctionnaires de l’État, des représentants du secteur privé et des opérateurs économiques victimes des pillages du 25 septembre, mais aussi des organisations de la société civile (OSC), des représentants de l’Ordre des journalistes de Madagascar (OJM) et des associations de journalistes.
Comme il l’a indiqué au début de chaque entretien, « l’objectif est de faire un point de situation, d’échanger et de chercher ensemble les moyens de sortir le pays de la situation actuelle, mais aussi de réfléchir à la manière dont nous allons redresser la nation ».
Certaines organisations syndicales des grands corps de l’État n’ont toutefois pas pris part à ces échanges, de même que certaines organisations civiles ayant posé des préalables. Du côté des journalistes, quelques associations ont également refusé l’invitation présidentielle.
Selon le représentant d’une OSC présente à Iavoloha, « la conjoncture étant ce qu’elle est, nous avons beaucoup hésité avant de répondre à votre invitation. Cependant, le dialogue reste toujours la meilleure option ».
L’ouverture des portes d’Iavoloha à ces différentes entités apparaît ainsi comme une volonté affichée de dialogue, visant à rechercher une issue pacifique à l’impasse politique actuelle.
Concertation nationale
D’après Lalaina Solofotahiana Rakotondramanana, président du Syndicat des administrateurs civils (Synad), les administrateurs ont profité de leur rencontre avec le Chef de l’État pour formuler des recommandations concernant la nomination du futur Premier ministre et la composition du nouveau gouvernement. Ils ont également évoqué la nécessité de réformes au sein de l’administration.
Avec les opérateurs économiques, les échanges ont porté sur la sécurité des personnes et des biens, la protection des investissements et les mécanismes d’indemnisation. Les acteurs du secteur privé ont, pour leur part, insisté sur l’importance de prévenir la répétition des événements du 25 septembre, afin que les soubresauts politiques et sociaux n’impactent plus l’économie nationale.
Les organisations de la société civile ont, de leur côté, estimé que la situation actuelle représente « une opportunité pour apporter des changements de fond dans le mode de gouvernance étatique ».
Les termes « dialogue national » et « concertation nationale » ont été évoqués à plusieurs reprises lors de ces rencontres. Ces entretiens de samedi s’inscrivent dans la continuité des réunions menées par le président depuis jeudi, et semblent en annoncer les prémices d’une concertation nationale, dont l’objectif serait de jeter de nouvelles bases pour la gouvernance des affaires publiques.
« Il ne s’agira pas d’une distribution de sièges, mais d’une réflexion sur la manière d’améliorer durablement la situation du pays. La crise que nous traversons est une opportunité pour changer les choses », a déclaré le président de la République lors de sa rencontre avec les OSC.
Outre la question de la pénurie d’eau et d’électricité, ont également été abordés la lutte contre la corruption, l’impartialité de la justice, ainsi que la gestion des ressources minières du pays.
Visiblement, cette éventuelle concertation nationale devrait porter sur un large éventail de sujets. Elle pourrait être conduite par le Conseil œcuménique des Églises chrétiennes de Madagascar (FFKM), dont les chefs d’Église ont justement été reçus à Iavoloha, jeudi dernier.
Dans une déclaration faite vendredi, le FFKM a affirmé « être prêt à répondre aux appels pour être des Raiamandreny, médiateurs, pour le rapprochement de toutes les parties prenantes ».
Cependant, l’Église pose une condition à son éventuelle médiation : « Pour permettre le dialogue, l’apaisement est nécessaire. »
L’apaisement et la cessation des violences figurent également parmi les demandes récurrentes formulées par plusieurs interlocuteurs du président Rajoelina au cours des rencontres de samedi.
Garry Fabrice Ranaivoson

Le point de la situation est plus que clair : on ne discute pas avec un homme qui a du sang sur les mains . C'est une faute politique et un mépris vis à vis de l'aspiration populaire à savoir : son départ ! Toute concertation élargie doit aller dans ce sens parce que plus jamais ça :
RépondreSupprimerAndry Nirina Rajoelina et Maminiaina Ravatomanga ont joué avec notre patrie comme si elle leur appartenait à eux seuls. Ils ont vendu notre avenir et ont joué avec la vie de nos enfants. Pour eux, la politique est un outil de profit, la démocratie un slogan et la liberté un mot à écrire puis à effacer.
RépondreSupprimerMais plus jamais ça . (Ampy izay, Aok’izay). Ils ont leurs échappatoires, leurs comptes à l’étranger et leurs doubles nationalités. Eux, ils peuvent partir. Mais nous, nous ne le pouvons pas. Nos racines sont ici. Nos ancêtres sont ici. Nos âmes sont tissées dans cette terre rouge. Depuis quand l’électricité dans nos foyers est-elle devenue un luxe ? Depuis quand l’eau potable, les soins médicaux ou l’éducation de nos enfants sont-ils devenus des privilèges pour quelques-uns ? Ce ne sont pas des faveurs à accorder ; ce sont nos droits les plus fondamentaux ! La perte de notre dignité prend fin maintenant.
C’est donc à nous, à vous et à moi qu’il incombe de tenir bon. Nous manifestons non-pour le chaos, mais pour nos proches. Nous luttons non-par la violence, mais avec une détermination inébranlable. Nous restons fermes pour les générations futures, pour qu’elles héritent du Madagascar que nous savons possible.
Pendant des années, la corruption a gangréné, empoisonnant la beauté de notre terre. Aujourd’hui, nous commençons la grande purge. Non des personnes, mais de cette maladie. Nous restaurerons le vrai sens de notre société : celle de la communauté, de la dignité et du fihavanana. Basta !