POURSUITE DES MANIFESTATIONS - La GEN Z à Ambohijatovo

La place d’Ambohijatovo a été investie hier par des manifestants du mouvement Génération Z, mais leur occupation n’a duré que quelques heures. Les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser la foule à coups de gaz lacrymogènes et de tirs de sommation, dans plusieurs quartiers du centre-ville..

Des manifestants ont pu accéder à la place d’Ambohijatovo avant d’être dispersés.

La capitale a connu une nouvelle journée de tension. Symbole de contestation et interdite d’accès depuis plusieurs semaines, Ambohijatovo a finalement été atteinte par les manifestants, avant l’intervention de l’État-major mixte opérationnel (Emmo), chargé de la sécurité. La dispersion a duré jusque dans la soirée, s’étendant à Ambatonakanga, Ambohidahy et jusqu’à l’entrée du tunnel d’Ambanidia.

Contrairement aux précédentes mobilisations, qui partaient du campus d’Ankatso, le mouvement Génération Z avait cette fois communiqué de nouvelles consignes via sa page Facebook. Les participants étaient appelés à se regrouper en petits comités dans différents quartiers avant de converger vers des points stratégiques. Une stratégie destinée à contourner les dispositifs de l’Emmo.

Dès 10 heures, un premier rassemblement s’est tenu à Ataninandro. Le groupe, d’abord restreint, s’est progressivement élargi, notamment avec la présence d’artistes venus apporter leur soutien. Les manifestants ont tenté de négocier avec les forces de l’ordre pour rejoindre pacifiquement la place d’Ambohijatovo. Ces dernières leur ont proposé des alternatives, comme le stade Maki d’Andohatapenaka ou le stade Malacam d’Antanimena. Les protestataires ont refusé, considérant Ambohijatovo comme le seul lieu légitime de leur mobilisation.

Après un passage par Ankadifotsy, où un autre groupe était déjà réuni, le cortège a pris de l’ampleur. Les discussions se sont poursuivies, mais vers 13 h 50, face à l’impasse, une première salve de gaz lacrymogènes a été lancée. Les manifestants se sont repliés dans les ruelles voisines, donnant lieu à des affrontements sporadiques qui se sont prolongés tout l’après-midi.

Parallèlement, une autre mobilisation est partie de Vontovorona. Des étudiants de l’École supérieure polytechnique d’Antananarivo (ESPA), rejoints par des habitants d’Imerintsiatosika conduits par le maire élu de la ville, Parisoa Andriambolanarivo, ont entamé une marche vers la capitale, parcourant à pied une trentaine de kilomètres. Leur action visait au début  à réclamer la libération du député d’Arivonimamo, Antoine Rajerison, arrêté lundi mais déjà libéré hier matin. Ils ont décidé, par la suite, de rejoindre la Génération Z à Ambohijatovo. 

Tout au long du trajet, de Fenoarivo à Anosibe en passant par Anosizato, d’autres habitants se sont agrégés au cortège. À Ampitatafika, un groupe de forces de l’ordre les a escortés jusqu’à Anosy, où un barrage de l’Emmo avait été érigé. Après des échanges tendus, les Forces de défense et de sécurité (FDS) ont finalement laissé passer la foule, qui a pu poursuivre sa marche sans incident majeur jusqu’à Ambohijatovo.

Ambohijatovo, point de convergence

À leur arrivée, les marcheurs ont rejoint d’autres manifestants venus d’Ambondrona et de Behoririka. Une partie de la foule est entrée dans le jardin d’Ambohijatovo avant de ressortir pour se diriger vers le parvis de l’Hôtel de Ville, à Analakely. Certains ont appelé à investir la place du 13-Mai, plus symbolique, mais le mouvement Génération Z a aussitôt demandé sur les réseaux sociaux de ne pas céder à cette option et de rester concentrés sur Ambohijatovo.

C’est à ce moment que les forces de l’ordre, positionnées près du camp ex-RM1, ont lancé une nouvelle offensive avec des grenades lacrymogènes. La foule s’est dispersée dans les rues voisines, plusieurs groupes tentant de se reconstituer.

Jusqu’en début de soirée, des heurts ont encore été signalés dans plusieurs zones du centre-ville. Les forces de l’ordre ont multiplié les tirs de sommation pour empêcher toute nouvelle concentration. Vers 17 heures, le mouvement Génération Z a diffusé un message sur les réseaux sociaux, appelant ses membres à quitter les lieux pour éviter les risques d’escalade. Malgré cet appel, plusieurs dizaines de manifestants sont restés sur place, avant d’être progressivement dispersés.

Tsilaviny Randriamanga

4 Commentaires

  1. Le haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme est choqué par l'utilisation disproportionnée d'armes de guerre comme les Kalachnikov et par la présence de blindés . Le régime a beau démenti mais les 22 morts répertoriés à ce jour s'avèrent crédibles .
    Rajoelina a du sang sur les mains . Le pays entier se soulève . La chute du président Français de Magdagascar est fortement plausible . Le pays se débarrassera bien de celui qui est à l'origine de cette pauvreté extrême et de cette destruction du pays . Mamy RAVATOMANGA ce mafieux n'accaparera jamais l'île Sakatia . Les forces de l'ordre n'auront plus à recevoir des ordres de ce général sulfureux et excentrique retraité de la gendarmerie président du sénat . Merci encore génération Z et tous les jeunes pour cette cause noble ! Le pays entier vous sera reconnaissant ...

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  2. Plus il y aura de manifestations, plus il y aura de pauvreté car ce n'est pas aux hommes politiques de se sentir responsables de la pauvreté d'un pays mais de chaque citoyen qui doit prendre sa vie en main sans vouloir le paradis sur terre. Rien n'est jamais parfait en ce monde mais la seule manière de vivre en paix c'est de construire un bel avenir tel le colibri qui apporte sa goutte d'eau pour éteindre un incendie de forêt.

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    1. Un bel avenir de Madagascar en tous cas ne sera plus avec votre petit dictateur qui a versé le sang des Malgaches . Le souverain pontife vient d'admettre aussi qu'il y a eu de nombreux morts causés par les Hery mpamoretana . Je ne sais pas où vous avez appris cette imbécilité que les manifestations sont à l'origine de la pauvreté . Franchement plus le dégagisme est imminent et plus les flagorneurs de Rainilainga délirent !

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    2. @Madagaston
      Je ne suis suis pas un citoyen malgache et il se peut que j'interprète mal votre pensée ! Mais si selon votre raisonnement " ce n'est pas aux hommes politiques de se sentir responsables de la pauvreté d'un pays ", je cite, alors pourquoi font-ils de la politique? Pour se remplir les poches et vivre comme des pachas pendant que la population qui a ÉLU ces politiciens pour les représenter se vautre dans une pauvreté indigne d'un être humain!

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