MAHAJANGA - Les exportateurs de crabes haussent le ton

Le  porte-parole de la Coopérative des collecteurs  de produits halieutiques de Mahajanga, Khader Anif.

Les exploitants et opérateurs de crabes, crevettes et concombres de mer de Mahajanga, membres de la Coopérative des collecteurs de produits halieutiques de Mahajanga (CCPHM), sont sortis de leur silence, à la suite du vent de changement qui continue de souffler dans le pays. Ils ont dénoncé le monopole et l’injustice qui règnent dans le secteur de la pêche, dont ils se disent victimes depuis 2018.

Les collecteurs, exploitants et plongeurs pour la capture de concombres de mer, ainsi que les pêcheurs, exigent la libéralisation de toute la filière, l’ouverture des exportations vers la Chine et Hong Kong, ainsi que la délivrance de permis d’exploitation et d’autorisations de collecte.

« Au cours des sept dernières années, les opérateurs en produits halieutiques de la région Boeny ont subi de fortes pressions à cause du monopole exercé par l’homme d’affaires, Mamy Ravatomanga. De nombreux emplois ont été supprimés et les entreprises étaient sous la coupe de cette seule personne. Nous demandons l’ouverture de l’exportation des marchandises pour tous les opérateurs vers des pays comme la Chine ou Hong Kong, et ce, loin de toute corruption. Nous exigeons également que la société spécialisée dans la pêche artisanale et l’exportation, Sogediproma, ne s’immisce plus dans les districts en récupérant directement les produits de mer auprès des pêcheurs artisanaux établis par cette société à Soalala, Mitsinjo, Analalava, Mahajamba, Maintirano et Besalampy. Cette société devrait rester dans sa principale zone d’activité et ne pas utiliser les permis de type A et B, qui sont réservés uniquement aux petites entreprises », déclare le porte-parole des opérateurs et collecteurs, Khader Anif, dans la grande salle du restaurant La Promenade, au bord de la mer, jeudi dernier.

Ils ont également demandé que les entreprises chinoises, titulaires d’une licence d’exportation de crabes vivants ou congelés, de poissons, ainsi que de crevettes et de concombres de mer, ne se rendent plus sur le terrain pour acheter directement les produits auprès des pêcheurs artisanaux.

« Nous avons vécu dans de grandes difficultés pendant sept ans, faute d’emploi. La scolarisation de nos enfants a été négligée. Nos activités ont été détruites par ces sociétés qui ont monopolisé la filière à Mahajanga. Nos doléances seront transmises au président de la Refondation. Nous sommes prêts à accompagner les changements du gouvernement », ajoute un opérateur.

Vero Andrianarisoa

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne