Les agents pénitentiaires sont en grève, entraînant des perturbations dans le fonctionnement des établissements carcéraux de la capitale.
![]() |
Une banderole annonçant la grève du syndicat du personnel de l’administration pénitentiaire à l’entrée de la prison d’Antanimora. |
Aucune personne nouvellement placée en détention préventive n’a été admise hier à la maison centrale d’Antanimora, et ce, jusqu’en début d’après-midi. Le tribunal d’Antananarivo, à Anosy, chargé de délivrer les mandats de dépôt, n’a fonctionné que durant une demi-journée.
En parallèle, les agents pénitentiaires de garde sont restés aux abords de la prison, en uniforme. Ils n’ont pas accompagné les détenus au tribunal, comme c’est habituellement leur mission, du lundi au vendredi, durant les heures d’ouverture du tribunal.
« Nous ne recevons plus d’incarcérations jusqu’à nouvel ordre. Des détenus ont été ramenés ici lundi, mais ils ont été refoulés. Depuis, le tribunal n’a plus envoyé de prisonniers », ont confié des agents pénitentiaires, postés derrière la barrière d’accès aux véhicules.
Des riverains ont également confirmé qu’aucun nouveau détenu n’était arrivé à la prison.
La procureure de la République, Narindra Rakotoniaina, a indiqué que le tribunal devait malgré tout trouver des « lieux sûrs » pour accueillir les personnes placées en détention, sans toutefois en préciser la localisation, « pour raison de sécurité ».
Aucune affaire
Certains commissariats interrogés ont affirmé n’avoir reçu aucune personne déférée sous mandat de dépôt dans leurs cellules. D’autres ont précisé qu’aucune affaire n’avait été présentée au parquet hier. Des officiers de police judiciaire ont, par ailleurs, indiqué lundi que les détenus munis d’un billet d’écrou avaient bien été admis à la prison.
Le Syndicat de l’administration pénitentiaire de Madagascar a annoncé la suspension de toute nouvelle incarcération jusqu’à la satisfaction de ses revendications.
« À partir d’aujourd’hui et jusqu’à nouvel ordre, nous suspendons les incarcérations », a déclaré le syndicat lundi. Celui-ci a également fait savoir que les défèrements sont suspendus depuis cette date.
Cependant, hier encore, des défèrements ont eu lieu au tribunal d’Anosy. La procureure de la République a d’ailleurs confirmé leur maintien.
« Les défèrements se poursuivent », a-t-elle précisé.
Les agents pénitentiaires, qui estiment être négligés par rapport aux autres corps chargés de la sécurité, réclament la création d’un secrétariat d’État à l’Administration pénitentiaire au sein du gouvernement.
« Lorsque des avantages sont accordés, ils ne nous concernent jamais », déplore un agent gréviste pour justifier le mouvement.
Miangaly Ralitera