EXPORTATIONS - L’État prône la transparence dans la filière litchi

Le gouvernement vise plus de transparence et d’équité dans la filière litchi. Le Premier ministre insiste sur une répartition juste des quotas et le respect des obligations des exportateurs.

Le Premier ministre Rajaonarivelo prône une répartition équitable des quotas  de litchis dès 2025.

Le gouvernement malgache entend remettre de l’ordre et instaurer davantage de transparence dans la filière litchi, l’un des produits phares de ses exportations. Lors d’une rencontre tenue samedi au Palais de Mahazoarivo avec le Groupement des exportateurs de litchis (GEL), le Premier ministre Herintsalama Rajaonarivelo a insisté sur la nécessité d’une répartition équitable des quotas d’exportation dès la campagne 2025.

« Toutes les entreprises, petites comme moyennes, doivent bénéficier des mêmes opportunités », a souligné le chef du gouvernement, annonçant que la distribution des quotas se fera désormais sur des bases transparentes et objectives.

Objectif : stimuler la compétitivité du secteur tout en préservant l’équité entre les opérateurs.

Le Premier ministre a également rappelé les obligations des exportateurs en matière de conformité technique et de rapatriement des devises, conditions jugées indispensables pour garantir la fiabilité des opérations et préserver la réputation de Madagascar sur les marchés internationaux.

Sérieux défis

Véritable pilier socio-économique, la filière litchi mobilise chaque année plus de 100 000 personnes, dont 60 000 petits producteurs et 45 000 travailleurs saisonniers. Le pays exporte en moyenne 20 000 tonnes de fruits frais par an, générant près de 30 millions d’euros de recettes. Madagascar se classe ainsi cinquième producteur mondial et troisième exportateur, tout en demeurant le premier fournisseur de l’hémisphère Sud.

En 2023, les exportations ont rapporté environ 54,4 milliards d’ariary (près de 12 millions USD), soit une hausse de 18 % par rapport à 2022, avec un volume exporté de 16 860 tonnes (+7,4 %). L’Union européenne demeure le principal débouché, absorbant près de 90 % des ventes.

Mais derrière ces chiffres positifs, la filière fait face à de sérieux défis : chute de la production estimée à 50 % dans certaines zones en 2024, problèmes logistiques, qualité inégale et flambée des prix sur le marché local. Les aléas climatiques, le vieillissement des vergers et les dysfonctionnements dans la gouvernance du secteur aggravent la situation.

Pour la campagne prévue du 15 au 20 novembre 2025, le gouvernement annonce plusieurs mesures visant à renforcer la sécurité pendant la récolte, à accélérer les procédures logistiques et à soutenir les opérateurs.

Une démarche que le Premier ministre présente comme « un levier essentiel de la relance économique », fondée sur la transparence, la création d’emplois et la valorisation de la production locale.

Irina Tsimijaly

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