La pêche reste un moteur important de l’économie, mais certains produits dominent clairement le marché. Parmi eux, le thon en conserve et les crevettes attirent l’essentiel des acheteurs internationaux. La France est de loin le premier client, absorbant plus d’un tiers des exportations, tandis que la Chine s’intéresse surtout aux produits haut de gamme, comme la langouste et le crabe. D’autres pays européens comme les Pays-Bas, l’Allemagne ou l’Italie complètent la demande, et quelques marchés émergents en Afrique et en Asie restent modestes mais présents.
Sur le plan national, la pêche est largement concentrée sur les côtes Est et Sud-Est, autour de Toamasina et Toliara, où les eaux sont particulièrement poissonneuses. La côte Nord, autour d’Antsiranana, joue également un rôle important pour certaines espèces exportées comme le thon et les crevettes. Ces zones combinent pêche artisanale pour la consommation locale et pêche industrielle destinée à l’exportation. Comme le souligne un pêcheur de Toamasina : « La mer nous nourrit et nous relie au monde. C’est notre source de revenu, et elle nous aide à faire vivre notre famille depuis des générations. »
En 2024, près de 100 000 tonnes de poisson ont été capturées, servant à la fois à l’alimentation locale et aux ventes à l’étranger. Derrière le poisson, d’autres espèces comme le poulpe, le requin, le crabe ou la petite crevette d’eau douce appelée chevaquine sont exploitées. Les coquillages, bien qu’en quantité moindre, trouvent aussi leur place sur le marché intérieur et à l’export.
Certaines espèces, même en faible volume, ont une valeur commerciale élevée. La langouste, le thon, le calmar et certaines crevettes côtières sont très recherchés, attirant une forte demande internationale et générant des revenus significatifs pour les pêcheurs et exportateurs.
Malgré ce dynamisme, la filière reste déséquilibrée : la majorité des captures se concentre sur quelques espèces principales, ce qui pourrait poser un risque de surexploitation sans encadrement rigoureux. Aujourd’hui, le secteur halieutique représente environ 5 % de la valeur totale des exportations, avec le thon en conserve en tête (34 %), suivi des crevettes (24 %), des crabes (9 %) et des langoustes (8 %).
En résumé, le thon et les crevettes restent les produits phares, guidant largement le commerce malgache et reliant Madagascar à ses principaux marchés internationaux.
Irina Tsimijaly