Une mission d’établissement des faits. C’est ce qu’annonce le professeur Arthur Peter Mutharika, président de la République du Malawi, et président de l’Organe de coopération en matière de politique, défense et sécurité de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), dans une déclaration publiée hier par les services de communication de l’organisation régionale.
« La SADC est extrêmement préoccupée par les récents événements politiques et sécuritaires survenus en République de Madagascar. La Communauté est alarmée par les informations faisant état d’une tentative de coup d’État, laquelle représente une atteinte grave à la paix, à la stabilité et à l’ordre démocratique du pays », est indiqué dans le premier paragraphe de la déclaration. Il y est ajouté qu’en « conformité avec le Protocole de la SADC sur la coopération politique, la défense et la sécurité, la SADC réaffirme son engagement indéfectible à soutenir Madagascar dans sa quête de restauration de la paix, du maintien de l’ordre constitutionnel et de préservation de la gouvernance démocratique ».
La missive publiée hier indique qu’à cet effet, « dans le but de contribuer au rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel et à la résolution de la crise, la SADC déploie une mission d’établissement des faits en République de Madagascar ». L’objectif de cette mission est de « mobiliser le gouvernement et d’autres parties prenantes nationales avec l’objectif d’apaiser les tensions et de créer un climat propice à un dialogue inclusif. La mission est chargée également de relever les principaux problèmes à l’origine de la situation politique et sécuritaire actuelle ».
En première ligne
Sauf changement, la mission de la SADC sera déployée dans la Grande Île cette semaine. Elle sera conduite par Joyce Banda, ancienne présidente de la République du Malawi et membre du comité des Sages de l’organisation régionale. « La SADC réitère son appel lancé à toutes les parties concernées par la crise en cours afin qu’elles privilégient la retenue, la paix et le dialogue. Il est impératif qu’aucune autre vie malgache ne soit perdue en raison des troubles », poursuit la missive.
Hier, en fin d’après-midi, l’ambassade de France a publié, sur sa page Facebook, une déclaration du porte-parole du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères sur la situation à Madagascar. « Les aspirations profondes du peuple malgache, et en particulier celles de sa jeunesse, à une vie meilleure, plus juste et plus digne, doivent être pleinement entendues et prises en compte. Leur voix porte l’espoir d’un avenir fondé sur la justice, l’égalité des chances, et le respect des droits fondamentaux », indique-t-il en ajoutant, « il est aujourd’hui essentiel que la démocratie, les libertés fondamentales et l’État de droit soient scrupuleusement préservés. Ces principes ne peuvent être compromis ».
Le porte-parole du siège de la diplomatie française indique, par ailleurs, que « la France se tient disponible, aux côtés des acteurs régionaux, notamment nos partenaires régionaux de l’Union africaine (UA), de la SADC et de la Commission de l’océan Indien (COI), qui ont vocation à être en première ligne s’agissant d’une situation africaine, avec la communauté internationale, pour soutenir la recherche d’une telle solution ».
Garry Fabrice Ranaivoson