La situation nationale a connu une accélération notable au cours du week-end. Samedi, une déclaration inattendue d’officiers et de soldats du Capsat a entraîné un revirement sur le terrain.
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Des éléments de l’armée accompagnés de manifestants à leur arrivée sur la place du 13 mai, samedi. |
Revirement de situation. Alors que les manifestations initiées par la Gen Z ont commencé à perdre en affluence durant la semaine dernière, un coup de théâtre intervenu samedi matin a changé la donne.
Il est peu après 9 heures, samedi, lorsqu’une vidéo a rapidement créé le buzz sur les réseaux sociaux. Dans cette vidéo, tournée par le téléphone mobile d’un des militaires, représentants un groupe d’officiers supérieurs, de sous-officiers et de militaires de rang du Corps d’administration des personnels et des services de l’armée de terre ou Capsat, à Soanierana, ont fait une déclaration. Le colonel Michael Randrianirina, ancien du bataillon d’infanterie de Toliara, en tête, le groupe de militaires a appelé leurs frères d’armes «à refuser de réprimer la population, à prendre leur responsabilité et à jouer leur rôle».
Un appel aux militaires sur l’ensemble du territoire de rejoindre leur camp d’attache respectif a également été lancé par le groupe de militaires du Capsat. Une prise de position des hommes du Capsat avait conduit à la chute de Marc Ravalomanana, ancien président, en 2009. Une foule de civils s’est amassée devant l’entrée de la caserne militaire. Ces derniers, avec des militaires, ont ensuite dressé des barrages sur les différents axes menant vers le camp.
Peu avant 12 heures, le général Manantsoa Rakotoarivelo Deramasinjaka, ministre des Forces armées, a fait une déclaration au siège de l’état-major général des armées, à Andohalo. Avec les hauts responsables militaires présents à Analamanga derrière lui, le général Rakotoarivelo Deramasinjaka a appelé l’ensemble de l’armée à se ranger derrière lui. Ensuite, le chef d’état-major de l’armée de terre a également appelé ses frères d’armes du Capsat au dialogue.
Après la déclaration du ministre des Forces armées, le général Jocelyn Rakotoson, chef d’état-major de l’Armée de terre, accompagné du général Ely Razafitombo, coordonnateur général de projets au ministère des Forces armées, s’est rendu à la caserne du Capsat afin d’engager les négociations. À l’issue des discussions, en début d’après-midi, le général Rakotoson a appelé l’ensemble des militaires à entrer dans les camps. Une voiture incendiée a même servi de barrage à Soanierana.
Changements de commandement
En parallèle, cependant, les heurts entre les forces de l’ordre et les manifestants ont démarré et sont montés en crescendo tout au long de l’après-midi, du côté d’Anosy jusqu’à Ambohidahy. Autour de 16 heures, des éléments du Capsat, conduits par le colonel Randrianirina, sont sortis pour ouvrir la route aux manifestants. Ils ont ensuite été rejoints par le général René de Rolland Lylison, gouverneur de la région du Sofia.
Les forces de l’ordre sur le terrain se sont alors retirées, laissant la voie grande ouverte aux manifestants qui ont rejoint la place du 13 mai dans la liesse. La marche de la foule vers Analakely a toutefois donné lieu à des scènes chaotiques. Un véhicule blindé, indiqué comme appartenant à la gendarmerie nationale, a été incendié. Dans leur repli, des éléments des forces de l’ordre auraient ouvert le feu, touchant mortellement un homme à hauteur du tunnel d’Ambohidahy. Des tirs, «par des gendarmes», ont causé la mort d’un militaire à Andrefan’Ambohijanahary.
Jusqu’au bout de la nuit, une tension latente a été palpable dans la capitale. Une incertitude s’est aussi installée sur l’avenir de la République. Sur la place du 13 mai, le colonel Randrianirina a, en effet, appelé à la démission du président de la République et du Premier ministre, entre autres. Le général Fortunat Zafisambo Ruphin, chef du gouvernement, a alors pris la parole en fin de soirée. Affirmant que «les institutions légales sont toujours debout», il a réitéré son ouverture au dialogue avec tous les acteurs de la crise actuelle, dont l’armée.
Hier, dès les premières heures, les séries de déclarations ont rythmé la journée. C’est le commandement de la gendarmerie nationale qui a ouvert le bal. Des représentants des grands responsables des bérets noirs se sont rendus au Capsat pour «présenter leurs condoléances à l’armée» et engager les discussions de réconciliation. Toutefois, ils ont été reçus par une salve de «tirs en l’air». Ce qui a court-circuité l’initiative. Dans la mêlée, trois civils ont été blessés par balle autour du camp militaire.
Quelques minutes après, c’étaient des officiers généraux et des officiers supérieurs de l’armée qui allaient faire une déclaration pour dire que, «dorénavant, le commandement de l’armée émane du Capsat». Un désaveu de l’état-major général dont le siège se trouve à Andohalo. Tout de suite après, le général Démosthène Pikulas a été érigé chef d’état-major des armées (CEMA). Une situation normalisée après la passation entre ce dernier et le général Rakotoarivelo Deramasinjaka, titulaire du poste avant d’être nommé ministre.
La prise de fonction du général Pikulas, issu de la 20e promotion de l’Académie militaire (Acmil) d’Antsirabe, a également accéléré le changement de commandement à la gendarmerie nationale. Le général Nonos Mbina Mamelison, également de la 20e promotion de l’Acmil, a annoncé en milieu d’après-midi, hier, qu’il était le nouveau commandant des bérets noirs. Une annonce qui sera actée par une passation de commandement avec son aîné, le général Jean Herbert Rakotomalala, issu de la 19e promotion, ce jour.
Garry Fabrice Ranaivoson
Après la Gén Z , la CAPSAT a pris ses responsabilités . Merci , nous vous sommes reconnaissants . L' exfiltration du président Français de Madagascar par la France va froisser gravement le peuple Malgache . Emmanuel Macron joue une mauvaise partition en sauvant la peau d'un tyran sanguinaire qui a appauvri les Malgaches et détruit ce pays . C'est une attitude indéfendable qui va affecter les patriotes Malgaches déjà il y a le contexte de la revendication des îles éparses . C'est ce genre de faute géopolitique qui explique la perte d'influence de La France en Afrique . Pour Général Baomba à Dubaï , Mamy Ravatomanga et Christian TSAY à Maurice , c'est le signe prémonitoire du débâcle de ce régime pourri , voyou , corrompu et mafieux confirmant une victoire énorme contre des prédateurs de la république !
RépondreSupprimerse réjouir ou pas ? Ce pays manque d'ame et d'honneteté..Le prochain élu tournera lui aussi au mal.Le pouvoir grise les soidisantes élites.Un honnete paysan au pouvoir aurait plus la conscience du peuple qu'un super diplomé
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