Lors de la passation de pouvoir au ministère de la Communication et de la Culture, le nouveau ministre a appelé à une réflexion nationale autour du Taombaovao malagasy, symbole de l’identité culturelle du pays.
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| Le nouveau ministre, Mandrindrarivony Ogascar, à côté de l'ancienne ministre Mara Volamiranty Donna. |
C’est dans une ambiance à la fois solennelle et conviviale que s’est tenue la cérémonie de passation de pouvoir au ministère de la Communication et de la Culture, dans la salle DOX, hier. L’ancienne ministre MaraVolamiranty Donna a officiellement transmis ses fonctions à son successeur Gascar Fenosoa, en présence de nombreux journalistes, collaborateurs et acteurs du monde culturel.
Dans son discours, le nouveau ministre a mis en avant la nécessité de valoriser le patrimoine culturel malgache et a évoqué la question du Taombaovao malagasy qu’il souhaite voir mieux défini et célébré dans un esprit d’unité nationale. Selon lui, « le Taombaovao doit être un symbole d’identité commune, respectueux des particularités régionales, mais porteur d’un message de cohésion et de fierté nationale. »
Floue
Ses propos ont relancé le débat sur la signification réelle du Taombaovao malagasy, une notion encore floue selon plusieurs spécialistes interrogés.
Le doctorant Alex Randriamahefa explique que « le Taombaovao merina se définit comme le renouvellement du pouvoir royal et du hasina. Chez les Sakalava, l’idée est similaire mais porte le nom de Fitampoha. Le roi Ralambo en est à l’origine. Il faut donc clarifier le concept de “kolontsaina malagasy” : l’initiative est louable, mais elle nécessite une construction réfléchie et respectueuse des traditions. »
Même constat pour Itamara, historien à l’université d’Antananarivo, qui souligne que « le Taombaovao malagasy n’a jamais été défini de manière officielle. Il est temps de mettre en place un cadre clair et structuré. »
Quant au docteur Denis Alexandre Lahiniriko, il met en garde contre la généralisation du modèle merina : « Le vrai problème, c’est qu’il n’existe pas de coutume commune à toutes les régions. Ce qu’on appelle aujourd’hui Taombaovao malagasy est en réalité le Taombaovao merina. Il faut considérer les pratiques d’autres régions, car cela touche directement à notre identité. Une communauté d’experts devrait être créée pour définir cette identité et éviter les polémiques. »
À travers cet appel, le ministre Gascar Fenosoa ouvre ainsi la voie à une réflexion nationale sur l’identité culturelle malgache, invitant chercheurs et institutions à œuvrer ensemble pour un Taombaovao véritablement représentatif de toutes les régions de Madagascar.
Cassie Ramiandrasoa
