L’ultimatum de 72 heures lancé par des médecins fonctionnaires du Centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHU-JRA) est arrivé à son terme. Ils annoncent la mise en place d’un service minimum.
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| Des médecins fonctionnaires devant le hall du CHU-JRA, hier. |
Les patients admis au CHU-JRA seront triés, selon la déclaration des médecins fonctionnaires hier. Seuls les patients dont la vie est en danger immédiat seront pris en charge. « Le service minimum sera renforcé. Les soins seront réservés aux urgences vitales. Le nombre de patients admis, d’analyses effectuées, d’échographies ou de radiographies réalisées sera réduit », a indiqué leur porte-parole, le Dr Eric Solofoarimanana, chirurgien, hier après-midi, à l’issue d’une réunion et d’une rencontre avec la direction de l’hôpital.
Les cas jugés non urgents, notamment les interventions chirurgicales programmées, seront reportés.
Cette décision découle de l’absence de réponses à leurs revendications après l’expiration de l’ultimatum de 72 heures, et du manque criant de personnel médical. La grève des internes et des internes qualifiants a aggravé une situation déjà tendue.
« Les activités hospitalières ne peuvent plus se poursuivre normalement. La prise en charge des malades n’est plus assurée à 100 % », ont-ils précisé.
Pénurie
Au service de réanimation chirurgicale, ils ne seraient plus que trois médecins pour couvrir tout l’hôpital, spécialisé dans la chirurgie. « Nous aurions besoin d’au moins trois fois plus de personnel pour assurer le service correctement », confie un praticien. Le service d’urologie A ne compte que deux médecins titulaires. « Il faut voir les choses en face. La chirurgie est un acte médical minutieux et fatigant, avec plusieurs heures passées debout. Lorsqu’on est fatigué, il n’est pas conseillé de le pratiquer pour éviter des erreurs médicales », note un médecin.
À cette pénurie de ressources humaines s’ajoutent des problèmes de matériel, de logistique et d’infrastructures. Les médecins réclament la résolution de ces problèmes et l’amélioration urgente de leurs conditions de travail.
Des patients affirment ne pas avoir été reçus à l’hôpital ces derniers jours. « Nous sommes venus pour une fracture, mais on nous a demandé d’aller ailleurs, faute de chirurgien disponible », déplore un proche de malade. Des chirurgies assez urgentes ont également été reportées au lendemain, faute de médecins.
Tous les médecins du CHU-JRA ne partagent pas la même position. Une équipe du service des urgences affirme ne pas pouvoir refuser les patients. Un chirurgien déclare ne pas suivre le mouvement. Mais ces voix restent minoritaires face au nombre de praticiens qui appliquent le service minimum, en parallèle de la grève totale observée par les internes et les internes qualifiants depuis plusieurs jours.
Miangaly Ralitera
