Le million de touristes ne viendront pas avec les conditions du tourisme actuelles. C’est en substance les propos des opérateurs touristiques qui s’inquiètent déjà pour une fin de saison catastrophique et une saison 2026 utopique.
« Nous enregistrons 70 % d’annulations depuis les événements du 25 septembre. La situation politique et sociale n’est pas motivante pour nos clients. Toutefois, nous continuons d’honorer nos engagements avec ceux qui sont déjà sur place et ceux qui choisissent quand même de venir», explique Tsiory Mamisoa Rakotoarinoro, guide touristique national travaillant pour des agences comme Dadamanga ou encore Vivy Travel.
Les sites comme Andasibe, Ranomafana, Isalo ou Morondava connaissent encore une dernière influence. Au-delà du contexte national, il évoque l’insuffisance des infrastructures d’accueil pour la vision 2030 d’un million de touristes. « Avec 350 000 touristes, il est déjà difficile de trouver de bons hôtels et de bons restaurants », se plaint-il.
Au guide touristique d’insister sur la non-qualification et le service offert par le personnel des établissements hôteliers : « Le personnel est non qualifié et le service déplorable. Et j’insiste sur le fait que cela commence par le ministre, jusqu’aux cuisiniers, guides et chauffeurs », ajoute Tsiory Mamisoa Rakotoarinoro.Le transport aérien en particulier mérite une révision en profondeur. Vols annulés, retardés et reportés ne conviennent pas aux touristes habitués des check-in au point. « Des vols internationaux sont actuellement suspendus tels qu’Air Mauritius, Air Austral, Emirates et Air France. Ne peut-on pas poser une organisation stricte et sûre, quel que soit le contexte ? » se demande-t-il.
« L’industrie du tourisme a sa part de changement drastique dans son organisation puisqu’on parle de changement de système dans le pays », estime le guide touristique. À lui de souligner par ailleurs qu’il manque un sentiment d’appartenance chez les opérateurs et professionnels du tourisme.
Mirana Ihariliva