La tension entre l’Armée et la Gendarmerie semble s’apaiser. Les deux corps ont scellé hier, à Ampahibe, leur réconciliation après plusieurs jours de crispation.
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Les deux hauts responsables de la Gendarmerie et de l’Armée malgache ont annoncé la fin du malentendu entre les deux corps respectifs. |
Fini le malentendu. C’est le message que les deux hauts responsables de la Gendarmerie nationale et de l’Armée malgache ont voulu faire passer, hier, à l’issue d’une réunion de réconciliation tenue à Ampahibe. Cette rencontre, jugée cruciale pour la stabilité des Forces armées, intervient après la mort tragique d’un militaire, tombé sous les balles qui proviendraient d’éléments de la Gendarmerie lors de la manifestation de samedi à Andrefan’Ambohijanahary.
Face à cette tension sans précédent entre deux institutions sœurs, le commandant de la Gendarmerie, le général Nonos Mbina Mamelison, et le chef d’État-major des Armées (CEMA), le général Pikulas Démosthène, ont affiché une volonté commune de tourner la page.
« Nous nous sommes convenus sur un point essentiel : l’affrontement n’est pas la meilleure issue. Après tout, la plupart d’entre nous sont issus d’une même école », a déclaré le général Pikulas Démosthène, qui a appelé à la cohésion et à la discipline au sein des Forces armées.
Le général Nonos Mbina Mamelison a, pour sa part, souligné que cette réconciliation marque le retour à la coopération sur le terrain entre les deux corps dans les opérations de maintien de l’ordre. Depuis samedi, Armée et Gendarmerie agissaient séparément, après le retrait des militaires à la suite du drame.
De nouveau ensemble sur le terrain
Le commandant de la Gendarmerie a également annoncé l’ouverture d’une enquête interne pour faire la lumière sur les circonstances de la bavure.
Cette réunion à Ampahibe n’a pas été la première tentative de rapprochement. Une première initiative avait échoué samedi dernier à Soanierana, au sein du camp du Corps autonome des personnels et des services administratifs et techniques (Capsat).
Des officiers du Centre de commandement de la Gendarmerie nationale, au Toby Ratsimandrava à Andrefan’Ambohijanahary, avaient alors été contraints de rebrousser chemin après des tirs d’intimidation lancés par certains militaires refusant tout dialogue.
Hier, la démarche a changé : la rencontre a été organisée dans un cadre plus formel et sous supervision ministérielle. Les ministres des Forces armées, le général Deramasinjaka Manantsoa Rakotoarivelo, et celui délégué à la Gendarmerie nationale, le général Andriantsarafara Rakotondrazaka, y ont pris part, aux côtés de plusieurs hauts gradés des deux camps.
Ensemble, ils ont appelé à l’unité et à la responsabilité afin d’éviter toute nouvelle fracture au sein des Forces de défense et de sécurité.
Tsilaviny Randriamanga