La Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) a réuni hier les opérateurs de taxi-moto afin de définir les conditions légales d’exercice de cette activité de transport public en pleine expansion.
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| Les taxis-moto stationnent partout. |
Les taxis-moto doivent se régulariser, alors que le nombre d’opérateurs dans ce secteur connaît une croissance rapide. « Il est devenu nécessaire de mettre de l’ordre et d’organiser la circulation pour éviter les désordres sur la voie publique », a déclaré le commissaire divisionnaire de police Ainanirina Albert Estelle, directeur des Transports et de la Mobilité urbaine (DTMU) au sein de la CUA, lors de la rencontre qui s’est tenue à Mahamasina.
Parmi les mesures envisagées figure l’instauration d’une patente annuelle et la mise en place d’aires de stationnement spécifiques, à l’image des taxis-ville.
« La CUA nous a proposé une patente de 320 000 ariary par an, mais ce montant est au-dessus de nos moyens. Nous avons suggéré un tarif de 50 000 ariary, qui nous semble plus adapté », a déclaré Fulgence Ramamonjisoa, représentant de l’association des conducteurs de taxi-moto. Il a également précisé qu’il était question d’interdire aux taxis-moto de stationner aux arrêts de bus, sans qu’une alternative précise n’ait encore été arrêtée.
Fragilité
Les conducteurs soulignent la fragilité économique de leur activité.
« Nous ne gagnons qu’environ 20 000 ariary par jour. Au début, c’était rentable, mais aujourd’hui la concurrence est trop forte. J’ai du mal à nourrir ma petite famille », confie Herinarindra, conducteur de taxi-moto.
L’association des taxis-moto recense environ 1 400 membres, mais estime à plus de 3 000 le nombre de véhicules en circulation dans la capitale. « Tous ceux qui possèdent une moto se lancent dans cette activité », constate l’organisation.
La réunion d’hier a permis aux deux parties d’échanger sur les mesures à prendre et les règles à respecter pour quiconque souhaite exploiter un taxi-moto. L’enjeu est double : assurer la sécurité des usagers et fluidifier un trafic déjà saturé dans Antananarivo.
Autorisé par le conseil municipal depuis novembre 2022, ce mode de transport n’a jusqu’ici jamais été réellement régularisé. La rencontre d’hier marque ainsi le début d’un processus qui pourrait transformer le paysage du transport urbain. Aucune décision n’a toutefois été arrêtée à l’issue des discussions. D’autres réunions sont prévues afin de poursuivre les négociations.
Miangaly Ralitera
