La caution est destinée notamment à l’impression des bulletins uniques. |
Le gouvernement s’apprête à fixer le montant de la caution pour les prochaines élections sénatoriales. Selon des sources concordantes, ce montant pourrait atteindre 60 millions d’ariary par liste de candidature.
Le Conseil du gouvernement a adopté mardi un décret fixant le montant de la contribution des listes de candidats aux frais d’impression des bulletins de vote pour les prochaines élections sénatoriales. Selon les informations recueillies, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) avait proposé de porter ce montant à 30 millions d’ariary par liste de candidature, soit le double de la somme exigée en 2021, qui était de 15 millions d’ariary.
Toutefois, le montant définitif retenu par le gouvernement n’a pas encore été communiqué officiellement. D’après des sources proches du dossier, il pourrait atteindre 60 millions d’ariary par liste, ce qui représenterait un quadruplement par rapport à la dernière sénatoriale. Une telle évolution constituerait une première depuis 2021, puisque l’Exécutif s’était jusqu’ici aligné sur les propositions de la Ceni concernant cette contribution.
Un nouveau seuil financier
La caution demandée aux listes de candidats a pour objectif de couvrir une partie des frais techniques liés au scrutin, notamment l’impression des bulletins. Son éventuelle révision à la hausse témoigne de la volonté des autorités d’adapter ce mécanisme aux réalités économiques actuelles, marquées par une hausse générale des coûts. L’idée est aussi de responsabiliser les formations politiques dans leur engagement au processus électoral.
Cependant, un montant de 60 millions d’ariary constituerait un seuil important pour de nombreux partis. Certains observateurs estiment que cela pourrait limiter la participation des formations disposant de moyens financiers réduits, particulièrement celles qui évaluent leurs chances de succès comme très faibles face à la majorité présidentielle.
Le mode de scrutin sénatorial, basé sur le vote des grands électeurs, avantage déjà les partis qui disposent d’un large ancrage territorial. Dans ce contexte, certains estiment que l’augmentation de la caution pourrait accentuer les hésitations des «petits» partis à présenter des listes, préférant concentrer leurs ressources sur d’autres échéances électorales jugées plus accessibles.
Néanmoins, il convient d’attendre la publication officielle du décret pour confirmer le montant définitif. Quelle que soit la décision, elle aura un impact direct sur la configuration du prochain scrutin sénatorial. Une caution élevée pourrait réduire le nombre de listes en compétition, mais également simplifier l’organisation technique et financière du processus électoral.
Tsilaviny Randriamanga