Faire la part du feu. Le président de la République, Andry Rajoelina, a décidé de dissoudre le gouvernement du Premier ministre Christian Ntsay, hier. Après quatre jours de manifestations réclamant l’arrêt des délestages et des coupures d’eau par les jeunes de la Gen Z, il a fait des concessions pour sauver ce qui peut l’être, étant donné que le mouvement commençait à prendre des allures politiques. La démission du gouvernement Ntsay figurait parmi les revendications des jeunes, avec celle du préfet d’Antananarivo. Il s’est donné trois jours pour nommer un nouveau premier ministre. Il a reconnu que l’équipe n’a pas assumé sa mission, qu’elle n’a pas assez écouté les différentes voix venant de partout, et qu’elle n’a pas répondu aux attentes de la population.
Il a annoncé un nouveau départ et un revirement à 360 degrés de la gestion des affaires de l’État. Il a fait appel aux jeunes, à tous les citoyens et à toutes les forces vives prêts à œuvrer pour le développement du pays.
Autrement dit, il s’agira d’un gouvernement de totale ouverture ou d’union nationale qui ne sera pas exclusivement composé de politiciens. L’appel sera-t-il entendu de l’autre côté de la barrière? Le fait est que la répression disproportionnée, avec usage d’armes de guerre de la manifestation des jeunes depuis le début n’est pas du genre à créer un climat de confiance et d’apaisement. Un comportement fermement condamné par la commission des droits de l’Homme des Nations unies. Hier, tard dans la soirée, des tirs d’armes de guerre ont été encore entendus dans certains quartiers pourchassant des manifestants.
Ce qui risque d’hypothéquer la main tendue par le président de la République. D’ailleurs, les revendications ont grossi au fur et à mesure que le mouvement a pris de l’ampleur et d’inflexibilité.
Ceci dit, le président de la République a fait d’une pierre deux coups. Il se débarrasse d’un Premier ministre imposé par les accords politiques de règlement de la crise de 2018 et va pouvoir intégrer des éléments plus efficaces. Il faut dire qu’avec beaucoup de paramètres à considérer, la composition du gouvernement n’a pas toujours été celle qu’il a voulue après plusieurs remaniements.
Cette révolte face lui permet également de mettre sur la touche beaucoup de pseudo-collaborateurs, excellents flagorneurs et experts en trafic et corruption.
Le pouvoir veut ainsi se faire une nouvelle image et même si la GEN Z refuse le rapprochement, il y aura, à n’en pas douter, des tonnes de CV pour un poste de ministre. Le président de la République n’a plus droit à une erreur de casting pour mener à bien tous les velirano qu’il a faits, selon ses propos. Comme il a écarté l’éventualité d’un troisième mandat, il a intérêt à trouver des Génies Z dans son équipe.
Sylvain Ranjalahy
Premièrement un "revirement à 360 degrés" s'appelle faire un tour complet et reprendre exactement la même direction. Deuxièmement on aimerait bien un peu de travail journalistique chez L'express, par exemple nous expliquer c'est QUI les hommes en noire que les malgaches décrivent comme une milice privé et qui tirent au gros calibres sur les manifestants? la garde privée présidentielle comme tous les bons dictateurs? Pourquoi la police et la gendarmerie laissent-elles piller comme on peut e constater sur toutes les vidéos qui tourne sur youtube à travers toute la planète?...Il serait vraiment temps de faire du journalisme...
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