MANIFESTATION DANS LA CAPITALE - De la contestation au pillage

La manifestation anti-délestage a dégénéré hier dans la capitale, laissant place à des affrontements, des pillages et des incendies. Face au chaos, le préfet d’Analamanga a instauré un couvre-feu de 19 h à 5 h du matin.

Des scènes de pillages ont eu lieu un peu partout comme à Ambodivona.

Antananarivo s’est embrasée hier. Ce qui devait être une simple manifestation anti-délestage, initiée par des conseillers municipaux d’opposition, a progressivement basculé dans une spirale incontrôlable de violences, de destructions et de pillages. Une journée marquée par des affrontements dans plusieurs quartiers de la capitale, et qui s’est achevée par un couvre-feu décrété par la préfecture pour tenter de ramener le calme.

Dès le matin, le dispositif sécuritaire était en place. Le rond-point d’Ambohijatovo et les artères d’Analakely étaient quadrillés par les éléments de l’État-major mixte opérationnel (Emmo), empêchant toute circulation et tout accès. La foule, dispersée en plusieurs groupes, tentait de se frayer un passage vers la place. Vers 10 h 45, les premiers heurts éclatent du côté de Mandrosoa, lorsque les forces de l’ordre repoussent les manifestants à coups de gaz lacrymogène. En riposte, des jets de pierres pleuvent.

Des affrontements dès la matinée

À Tsaralalàna, la tension monte d’un cran : un officier de gendarmerie est violemment pris à partie et lynché avant d’être évacué. Les affrontements se déplacent ensuite vers Behoririka, Antsahabe, Ambanidia ou encore Ambatoroka, transformant plusieurs quartiers en zones de confrontation.

À la tombée de la nuit, la situation échappe totalement au contrôle. Les protestations laissent place à une succession de pillages éclairs. À Tsiadana, le magasin Super U est pris d’assaut. À Ambodivona, des boutiques d’électroménager et plusieurs enseignes du centre commercial Tana Water Front sont vidées de leurs marchandises. À Ankazomanga, un autre grand magasin est pillé dans la foulée. À Ivandry et à Analamahitsy, des enseignes d’électroménager subissent le même sort. La scène se répète même à Antsirabe, où des commerces sont également ciblés.

Plusieurs axes sont aussi bloqués, notamment du côté d’Ankorondrano et des 67 Ha.

Les infrastructures ne sont pas épargnées. À Anosibe, le chantier de la future gare du train urbain est incendié, tout comme une banque voisine. À Anosy et à Ankorondrano, les stations du téléphérique sont vandalisées et livrées aux flammes. Du côté de Nanisana, c’est un hôtel qui est incendié dans la confusion générale. À Ampasanimalo, Andoharanofotsy et Ankadindramamy, les domiciles de deux députés et d’une sénatrice sont également pris pour cible.

Sur le terrain, l’organisation des forces de sécurité paraît vacillante. Les commandants doivent à plusieurs reprises ramener l’ordre dans les rangs, parfois débordés par l’ampleur des événements. Plusieurs arrestations sont néanmoins recensées. Parmi elles, deux influenceurs connus sur les réseaux sociaux, rapidement relâchés, ainsi qu’une femme interpellée après avoir tenté de forcer un barrage en quad au tunnel d’Ambohidahy.

Couvre-feu décrété à Antananarivo

Face à la dégradation de la situation, le préfet d’Analamanga a annoncé, tard dans la nuit, l’instauration d’un couvre-feu dans la capitale. Celui-ci est effectif de 19 h à 5 h du matin, jusqu’à nouvel ordre. L’objectif est de limiter les attroupements et de prévenir de nouveaux débordements après la vague de violences et de pillages qui a secoué la ville. 

Tsilaviny Randriamanga

4 Commentaires

  1. Merci GENERATION Z ! Les graines de la révolte ont sonné . Rien ne sera plus comme avant ! On ne s'attarde pas sur ces pillages grossièrement commandités par le régime pour discréditer ce mouvement légitime contre les souffrances quotidiennes du peuple face aux délestages et coupures d'eau , la corruption , la mafia du palais , la mauvaise gouvernance , le non respect de l'état de droit et des libertés ... L'autre a intérêt à faire un trait sur son fantasme de rester éternellement au pouvoir . Ndao , lasa izao !

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  2. Hey il commence à s enfuir déjà sambatra à la réunion

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  3. Hey il commence à s enfuir déjà sambatra à la réunion

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  4. Faire la répression avant contre lesétudiants ?,facil monsieur le préfet mais, maintenant qu'il faut vraiment être "bon"!,les flics et militaires comprennent peut-être que C les malgaches qu’ils tabassent et tuent quelques fois ?
    Rébellion

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