CRISE POLITIQUE - Une semaine déterminante

La semaine débute par une reprise des manifestations de la Génération Z. Les revendications se sont élargies et prennent des allures politiques. Les Forces de sécurité ne comptent pas céder.

La manifestation de la Génération Z s’est déplacée depuis samedi du côté d'Ankatso.

Du berger à la bergère. Sitôt rentré de l’Assemblée générale de l’ONU, le président de la République, Andry Rajoelina, s’est rendu hier après-midi à Anosibe. Un choix symbolique, destiné à afficher sa popularité et sa sérénité après une semaine agitée. Le député Désiré Rafidimanana, élu du Firaisana IV, a aussitôt pris la parole pour galvaniser la foule et remercier le président d’avoir choisi son fief. Il a rappelé que son équipe et le fokonolona avaient empêché les pillages dans le quartier. Andry Rajoelina a salué ses partisans en affirmant avoir tenu à rentrer malgré les dissuasions de son entourage.

Il a ensuite déclaré avoir entendu les revendications des jeunes sur les délestages et les coupures d’eau, qui le préoccupent « au plus haut point » et pour lesquels des solutions seraient en cours. Il a reconnu « endosser toutes les erreurs et fautes » qui auraient été commises, tout en soulignant que les infrastructures contestées demeurent nécessaires. « Qui suis-je pour échapper aux critiques ? Même Jésus n’y a pas échappé », a-t-il lancé, avant d’annoncer une réorientation de la gestion des affaires de l’État, avec une priorité donnée aux projets ayant un impact direct sur la vie quotidienne de la population.

Un nouveau cap

Le chef de l’État a par ailleurs annoncé une visite prochaine à l’université d’Antananarivo pour constater lui-même les problèmes soulevés.

Mais quelques heures plus tard, la Génération Z publiait un communiqué ignorant ostensiblement ces annonces. Le mouvement franchit un nouveau cap : de sociales, les revendications prennent une tournure politique. La Génération Z réclame la démission du gouvernement dirigé par Christian Ntsay et celle du préfet d’Antananarivo, le général Angelo Ravelonarivo. Pour la première fois, elle appelle aussi au soutien des acteurs politiques, se posant en porte-parole de la population et des entrepreneurs victimes des pillages.

Le mouvement risque ainsi de s’amplifier. En réaction, l’OMC a annoncé la reprise des cours et assuré que les mesures de maintien de l’ordre seraient renforcées. Des contrôles stricts des véhicules et de nouveaux barrages sont prévus.

Dans la matinée d’hier, le président de la République s’est entretenu à Ivato avec le haut commandement des forces de sécurité. Rien n’a filtré de cette rencontre. La veille, il avait déjà eu un briefing avec les responsables de la sécurité et de la défense au sein du gouvernement. Là encore, le contenu des échanges est resté confidentiel.

Tout laisse donc présager une semaine à haut risque.

L'Express de Madagascar

1 Commentaires

  1. Le président Français de Madagascar n'a qu'une seule option pour s'accrocher au pouvoir : la DICTATURE . Même la SADC en des termes diplomatiques a soulevé l'utilisation disproportionnée de gaz lacrymogènes et de blindé pour mater la manifestation pacifique des jeunes . Ce président honni sans le moindre doute par la majorité des Malgaches n'a pas eu la moindre compassion et sympathie pour la famille des morts par balles réelles . La Génération Z c'est l'énergie et les politiciens c'est l'expérience , la synergie de ces deux forces mènera à la victoire . Oui ces étudiants ont raison de ne pas rencontrer un président arrogant et méprisant vis à vis du peuple Malgache !

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