Les délestages s’allègent depuis quelques jours dans le Réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA). La mise en service de turbines à combustion à Ambohimanambola explique en partie cette accalmie.
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La centrale thermique d’Ambohimanambola. |
Depuis le 23 septembre, la durée des coupures d’électricité a nettement diminué. Alors qu’elles atteignaient encore quatre heures et demie par zone la semaine précédente, elles se limitent désormais à trois, deux, voire une heure selon les quartiers, d’après le planning publié par la Jirama. Cette amélioration serait liée à l’entrée en fonctionnement de deux turbines à combustion (TAC) d’Ambohimanambola, capables chacune de produire entre 12 et 15 MW. Ces équipements sont utilisés en alternance, mais leur exploitation reste particulièrement onéreuse : près de 300 millions d’ariary pour environ cinq heures d’alimentation.
L’allégement des coupures a apporté un soulagement temporaire aux habitants. « La coupure d’hier n’a duré qu’une demi-heure », constate Mendrika Rasolonirina, maire de Vontovorona, localité qui avait connu une manifestation contre les délestages prolongés en début de semaine. Dans l’Est de la capitale, certains commerçants ont également observé une amélioration. « Nous devions être privés d’électricité de 18 h à 22 h lundi, mais le courant a été maintenu. Mardi, la coupure n’a duré qu’une heure, ce qui nous a permis de respecter nos délais de production », explique Safidy Rafenomanana, couturier à Ambohimangakely.
Mesures d’urgence
La mise en service des TAC constitue l’une des mesures d’urgence annoncées samedi par le ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures. La Jirama avait déjà eu recours à cette solution en octobre 2024, avant un retour progressif aux délestages quelques semaines plus tard. Le gouvernement évoque par ailleurs d’autres actions : remise en marche accélérée de groupes en panne (CTA-2, Vestop, Aksaf), renforts sollicités auprès de producteurs privés, ensemencement de nuages pour relever le niveau des barrages lorsque les conditions le permettront, acheminement de blocs moteurs pour une centrale thermique de 105 MW à Ambohimanambola, ou encore déploiement de parcs solaires totalisant 50 MW.
Un projet solaire de 1,5 MW à Ambatomirahavavy est en phase de test pour une injection dans le réseau d’ici fin septembre, tandis que celui d’Ampangabe (11,5 MW) est annoncé comme imminent. Mais sur le terrain, la confiance reste fragile. « Jusqu’à quand ce répit va-t-il durer ? », s’interrogent des habitants, encore marqués par l’irrégularité chronique de l’approvisionnement.
Miangaly Ralitera