MANIFESTATIONS - Les secouristes évacuent plusieurs blessés

Les équipes de secours n’ont eu aucun répit pour évacuer les blessés, qu’ils soient manifestants ou membres des forces de l’ordre, hier, au centre de la ville.

Une manifestante blessée récupérée par les forces de l’ordre.

Un véhicule 4x4 de la Croix-Rouge, arborant un grand drapeau à l’arrière, a effectué hier des allers et retours entre Ambohijatovo et Analakely. Sirène hurlante, feux de détresse allumés et allure vive, il transportait les premiers blessés dès les tirs de gaz lacrymogène, survenus vers 11 heures.

La première personne touchée serait un manifestant protestant contre les délestages, rapidement dispersé par les gendarmes, policiers et militaires déployés sur les lieux.

L’évacuation s’est poursuivie sans relâche, mettant les secouristes à rude épreuve. 

En début d’après-midi, le bilan faisait état de huit blessés, dont un policier, un gendarme et un militaire, victimes de jets de pierres. Ce chiffre n’a cessé d’augmenter au fil des heures. Des ambulances ont rejoint les opérations pour évacuer les blessés au cœur des affrontements.

Périlleuse

Parmi les victimes, une femme a été grièvement blessée au dos par l’explosion d’une grenade. Les heurts entre les manifestants et les éléments de l’État-major mixte opérationnel ont été particulièrement violents du côté d’Antsahabe et d’Ambohijatovo.

D’après des témoignages recueillis sur place, l’intervention des secours s’est révélée périlleuse, prise entre les jets de pierres d’un côté et les tirs de gaz lacrymogène de l’autre.

Les blessés ont été admis au service des urgences du Centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona, où les équipes médicales étaient déjà mobilisées pour faire face à la situation.

Certains ont pu regagner leur domicile après avoir reçu les premiers soins. D’autres, dans un état jugé préoccupant, ont nécessité une surveillance prolongée à l’hôpital. Parmi eux, un agent de la sécurité civile, blessé par balle au visage, serait désormais hors de danger après avoir été placé en soins intensifs.

Jusque dans la soirée, les ambulances ont continué de recevoir des appels signalant de nouveaux blessés. Plusieurs auraient été atteints par des tirs de chevrotine. L’un d’eux a affirmé : « Je ne faisais que passer près du tunnel d’Ambohidahy quand des gendarmes en voiture ont ouvert le feu. »

Gustave Mparany

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