Depuis près d’une semaine, l’électricité est de retour à Antananarivo et dans plusieurs régions de Madagascar, après plusieurs jours de coupures qui pouvaient durer jusqu’à 12 heures. Parallèlement, la Jirama n’a d’ailleurs plus publié d’avis de délestages sur sa page officielle.
Selon les explications qui concernent ces coupures, l’une des causes principales est la période de sécheresse que traverse le pays, qui affecte fortement la production d’électricité. Les centrales hydroélectriques sont en grande partie à l’arrêt en raison de la baisse du niveau des réservoirs. L’ancien ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, Olivier Jean Baptiste, avant son limogeage le 26 septembre, avait reconnu que « la production d’électricité du Réseau Interconnecté d’Antananarivo (RIA) a chuté de 25 %, ce qui entraîne un déficit de 30 à 50 MW ».
Énorme baisse
La situation s’est temporairement améliorée grâce à une baisse de la consommation industrielle et commerciale. Interrogé, un responsable de la Jirama explique : « Beaucoup de sociétés ne consomment pas actuellement, du coup il y a une énorme baisse de la demande en électricité. Nous avons donc pu limiter les coupures et mieux gérer la distribution. Pour l’instant, la consommation est comparable à celle d’un dimanche, où personne ne travaille. »
La Jirama a mis en service les turbines à combustion (TAC) d’Ambohimanambola afin de renforcer l’approvisionnement. Il s’agit de deux groupes, TAC-1 et TAC-2, chacune capable de produire entre 12 et 15 mégawatts (MW). « Ces deux groupes consomment beaucoup d’électricité et sont coûteux pour la Jirama, environ 300 millions d’ariary par jour pour cinq heures d’utilisation, mais ils ont permis de réduire significativement les délestages », précise le responsable. Depuis leur mise en service le 23 septembre 2025, la durée des coupures d’électricité a diminué.
Ainsi, paradoxalement, c’est la baisse de l’activité économique qui a permis aux ménages de bénéficier d’un courant plus stable, un répit qui pourrait être temporaire si l’activité reprenait normalement et que le déficit de production persiste.
Irina Tsimijaly