La Commission de l’océan Indien (COI) renforce son rôle dans l’arbitrage des conflits électoraux. Elle forme cent trente-trois acteurs régionaux afin de garantir des élections crédibles et durables.
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| Le Secrétaire général de la COI, Edgard Razafindravahy, a souligné les qualités attendues de la part des acteurs électoraux. | 
La Commission de l’océan Indien (COI) entend renforcer son rôle dans l’arbitrage des conflits électoraux. Forte de son expérience lors des crises politiques de 2008-2009 à Madagascar, elle se positionne aujourd’hui comme un garant de la stabilité dans la région.
En partenariat avec la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et le Réseau électoral de l’océan Indien (REOI), la COI a réuni depuis hier 133 acteurs électoraux qui seront formés pour devenir des professionnels de l’administration électorale. Ces participants, issus de la société civile, des médias, des partis politiques et des institutions régionales, sont destinés à devenir des partenaires clés de la COI dans sa mission de consolidation de la stabilité régionale.
« L’avenir démocratique de notre région repose sur ses acteurs électoraux. Ce sont eux qui seront formés dès aujourd’hui », a déclaré Edgard Razafindravahy, secrétaire général de la COI, lors de la cérémonie d’ouverture de la formation organisée à l’Enam Androhibe, hier.
Au cours de cette formation, les participants acquerront les compétences essentielles pour garantir des élections crédibles, fondement d’une stabilité durable et moteur du développement, selon toujours Edgard Razafindravahy. L’intégrité, la transparence et le sens du devoir figurent parmi les qualités clés que devront incarner ces acteurs électoraux afin de pouvoir prévenir et résoudre les conflits liés aux scrutins.
« C’est sur ce socle que la COI construit, avec ses États membres, des institutions solides, sources de paix et de confiance entre les peuples », a-t-il souligné.
Une formation structurée et ambitieuse
Pour cette première édition, des modules sur le cadre légal des élections, le rôle des organes de gestion, l’observation électorale, l’inclusivité et l’usage des nouvelles technologies ont été proposés. À partir de 2026, d’autres modules aborderont les opérations électorales, le rôle des médias et la sensibilisation civique. Cette formation marque le début d’un processus long et structuré, dont l’aboutissement pourrait être la création d’une école régionale d’administration électorale, destinée à renforcer durablement les compétences des acteurs électoraux.
« Notre vision est claire : nous voulons une région où les élections deviennent un facteur de stabilité, et où la culture démocratique s’enracine », a ajouté le secrétaire général de la COI.
Selon Arsène Dama Andrianarisedo, président de la Ceni, cet établissement, s’il voit le jour, constituera une première en Afrique subsaharienne. L’initiative revêt ainsi une importance stratégique non seulement pour la région de l’océan Indien, mais également pour l’ensemble du continent africain.
Tsilaviny Randriamanga

Mais le véritable enjeu démocratique à Madagascar ne se situe-t-il pas bien au-delà de la simple formation des acteurs électoraux ?
RépondreSupprimerAlors que la COI, en partenariat avec la CENI et le REOI, forme 133 participants pour renforcer l’administration électorale et prévenir les conflits post-électoraux, ne faudrait-il pas interroger plus profondément les fondements mêmes de notre système démocratique ?
Le problème n’est-il pas en réalité structurel, lié aux dérives du suffrage universel lui-même ?
Dans un contexte où le vote devient souvent un simple acte mécanique, influencé par la pauvreté, la désinformation ou le clientélisme, peut-on encore parler d’un choix réellement éclairé ? Si l’on continue à prôner un vote universel sans exiger une éducation civique, politique et éthique de base, ne risque-t-on pas de perpétuer un système qui reproduit les mêmes blocages, les mêmes élites, et les mêmes impasses ?
Et si, au lieu d’être un moteur de progrès, le vote universel devenait, dans notre cas, un frein au développement ?
Peut-on vraiment croire que la tenue d’élections "techniquement correctes" suffira à faire émerger une démocratie solide, tant que la qualité du vote et la maturité politique de l’électorat ne sont pas questionnées ?
En fin de compte, la formation d’experts électoraux est-elle une solution de fond, ou seulement un pansement sur une fracture démocratique bien plus profonde ?