Entre ferveur populaire et exigence musicale, Erick Manana et Joël Rabesolo ont électrisé le Ccesca Antanimena samedi lors d’un concert 100 % acoustique.
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Erick Manana et Joël Rabesolo ont fait vibrer l’acoustique au Ccesca Antanimena ce samedi. |
Une salle aux trois quarts pleine, des spectateurs de tous âges, un décor minimaliste, rideau sombre et chapeaux gasigasy, et pourtant l’impression d’assister à quelque chose de rare : voilà ce qu’a offert, avant-hier au Ccesca Antanimena, la rencontre entre Erick Manana et Joël Rabesolo. Deux générations de guitares, deux parcours internationaux, une même passion pour l’acoustique.
Dès les premières notes, les cordes ont trouvé un langage commun. Du « Tsy Ferana » à « Ilay tany niaviako », les échos de Razilinah, de Feo Gasy et d’Erick Manana lui-même ont ravivé les mémoires. Mais ce n’était pas seulement un concert de souvenirs : c’était un dialogue entre l’intime et l’universel. Erick Manana, fidèle à lui-même, ne joue pas uniquement pour son public, il joue pour sa guitare, pour ce pacte intime qu’il entretient avec l’acoustique. Joël Rabesolo, lui, a confirmé sa réputation de virtuose capable de naviguer entre jazz, rock et world music, sans jamais rompre le fil de l’émotion.
La simplicité
L’intelligence du concert a aussi résidé dans sa simplicité : cinq artistes avec les invités, quelques guitares, une lumière feutrée. Pas d’artifice, mais une démonstration que la force d’une scène réside dans l’authenticité. Aux côtés du duo, Benny, Kôlibera et Nini ont apporté une couleur supplémentaire, enrichissant l’acoustique d’une pluralité de timbres.
« Toujours comme d’habitude, la musique d’Erick Manana était spéciale. Elle nous transporte dans un autre monde », confie Fano Rakotondrazafy, spectateur fidèle. Ce témoignage traduit ce que beaucoup ont ressenti : la capacité de la musique à créer des passerelles entre générations, à faire vibrer des cordes sensibles communes. Au-delà du succès public, ce duo inédit, qui a déjà fait ses preuves à l’étranger et à Antsirabe, rappelle que la nostalgie peut être créative.
La suite s’annonce déjà intense. Erick Manana, infatigable ambassadeur de l’acoustique malgache, sera à l’affiche du tout premier festival Tafan-Gilita les 13 et 14 septembre, au stade annexe Barea Mahamasina. Une autre occasion, sans doute, de prouver que la simplicité peut avoir la force des grandes révolutions musicales.
Nicole Rafalimananjara