La Ceni prépare une réforme du cadre légal des élections. En 2026, elle tiendra des réunions interprovinciales pour débattre des propositions des acteurs concernés.
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| Tseheno Rakotondrasoa, secrétaire exécutif de la Ceni. | 
La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) poursuit les démarches en vue de la révision du cadre légal des élections. Elle entend lancer un processus de consultations nationales afin de recueillir les propositions des différentes parties prenantes au processus électoral. Un calendrier est déjà en place, a annoncé hier le secrétaire exécutif national de la Ceni, Tseheno Rakotondrasoa, lors d’une conférence de presse à Alarobia.
Selon ses explications, des rencontres interprovinciales seront organisées en 2026 afin de débattre des propositions issues des consultations locales. Les synthèses de ces discussions provinciales seront ensuite discutées au niveau national. La résolution qui en résultera fera l’objet d’une proposition transmise au gouvernement, en vue de l’élaboration d’un projet de modification du cadre légal des élections.
Cette démarche s’appuie sur l’article 61 de la loi 2015-020, qui stipule : « Si à l’issue d’un exercice électoral, la Ceni constate que des modifications à la législation électorale s’imposent, son président est tenu de présenter des recommandations dans un rapport distinct au gouvernement et à l’Assemblée nationale suivant la nature des éventuelles modifications. »
Failles
D’après toujours Tseheno Rakotondrasoa, les risques identifiés lors de l’atelier d’évaluation organisé récemment à Mahajanga seront intégrés dans les propositions. Ces failles relèvent à la fois des textes en vigueur, du fonctionnement interne de la Ceni, et du comportement des acteurs du processus électoral. Parmi les problèmes récurrents figurent notamment les tentatives de déstabilisation dans certains bureaux de vote, perturbant le bon déroulement des scrutins.
« Pour éviter que ces situations ne se reproduisent, nous allons adresser des recommandations aux autorités compétentes. Cela pourrait passer par une révision des textes mais aussi par une meilleure communication avec les acteurs du processus électoral », a souligné le secrétaire exécutif national de la Ceni.
À ce jour, la Ceni affirme avoir enregistré 333 propositions issues des différents acteurs électoraux. Toutefois, ses responsables n’ont pas souhaité préciser la nature de ces contributions. Il est à noter qu’après chaque scrutin, des recommandations ont déjà été formulées par les observateurs nationaux et internationaux afin d’améliorer le cadre légal. Aucune n’a été appliquée jusqu’ici. Le fait que la Ceni engage aujourd’hui une nouvelle collecte de propositions, sans capitaliser sur les précédentes, suscite donc des interrogations.
Tsilaviny Randriamanga
