Le cauchemar des clients de la Jirama revient. À Antananarivo, l’eau se fait de plus en plus rare, obligeant les habitants à patienter des heures pour se ravitailler.
![]() |
Des bidons jaunes alignés devant une borne fontaine. |
À Antananarivo, l’accès à l’eau est devenu un véritable parcours du combattant. Les files interminables de bidons jaunes devant les bornes-fontaines et les bonbonnes installées dans les quartiers privés d’eau courante en témoignent.
« Une panne d’eau touche parfois les secteurs I et III de notre fokontany depuis l’intensification des coupures de courant. Tout le monde se rabat alors sur le secteur II, où une borne-fontaine fonctionne encore. Mais c’est l’embouteillage. Il faut beaucoup de patience. Si vous arrivez à 8 heures du matin, vous n’êtes sûr de repartir qu’aux environs de 11 heures », explique Yvette Razafiarivao, secrétaire du fokontany Mananjara, hier.
La situation est encore plus critique aux extrémités du réseau, notamment dans les quartiers périphériques comme Ampitatafika et Itaosy, mais aussi dans les zones en hauteur telles que Faravohitra et Fort Voyron.
« Cela fait plus d’une semaine qu’aucune goutte d’eau n’est sortie de nos robinets. Avant cette longue coupure, l’eau coulait seulement entre 1 heure et 3 heures du matin. Désormais, nous devons acheter de l’eau chez les voisins qui disposent de puits. Le bidon de 20 litres coûte 500 ariary », témoigne Douda Razafimandimby, habitant d’Itaosy Hôpital.
Assèchements
Mais même les autres sources d’approvisionnement indépendantes de la Jirama commencent à s’assécher. « C’est ce qui explique les longues files de bidons jaunes alignés devant les citernes », confie un habitant d’Ampitatafika.
Le ravitaillement ne satisfait pas les usagers. Beaucoup de personnes se plaignent de rentrer bredouilles après de longues heures d’attente devant les bonbonnes.
« La file est tellement longue que l’eau s’épuise avant que tout le monde ait pu en profiter. Certaines personnes alignent plusieurs bidons jaunes qu’elles revendent ensuite à 600 ariary. Résultat, les habitants n’en bénéficient pas. L’utilisation du carnet de fokontany devrait être instaurée pour organiser la distribution de l’eau », propose un habitant d’Ambohijafy Bemasoandro.
Jean Rakotoniaina, habitant de cette commune, raconte que cela fait trois jours que les camions-citernes ne sont pas revenus assurer l’approvisionnement dans leur quartier.
Avec cette pénurie, les ménages sont contraints d’économiser l’eau. « Nous limitons à quatre bidons l’eau que nous achetons. Nous les utilisons pour la douche et la cuisine. Pour la lessive, on est obligés de la faire petit à petit », enchaîne Douda Razafimandimby.
Miangaly Ralitera