ASSAINISSEMENT - Des canaux saturés de déchets

Les préparatifs pour l’arrivée imminente de la saison des pluies sont en cours. Mais de nombreux travaux restent à réaliser pour prévenir les inondations à Antananarivo.

Un canal débordé de déchets.

À l’approche des pluies, de nombreux canaux et bassins tampons apparaissent déjà saturés. « Les deux canaux qui traversent notre quartier sont remplis de plastiques et de jacinthes. Comme nous ne disposons pas de bacs à ordures, les habitants y jettent leurs déchets », déplore Jean Maxime Razafimahatratra, président du fokontany d’Ampangabe, dans le quatrième arrondissement, hier.

La même situation prévaut dans les quartiers d’Andavamamba. « Il faut aller jusqu’à Anjezika II pour trouver un bac à ordures. Faute de mieux, les riverains utilisent le bassin tampon et le canal comme dépotoirs. Parfois, nous procédons nous-mêmes au nettoyage, mais comme personne ne vient ramasser les déchets déposés sur les berges, ils finissent par retomber dans le canal », explique le président du fokontany d’Andavamamba Anjezika I.

Ces responsables, dont les quartiers subissent régulièrement les inondations, redoutent déjà la montée des eaux à la prochaine saison des pluies. « L’eau ne s’écoule plus à cause des déchets qui s’y amoncellent », alerte le président du fokontany d’Andavamamba Anjezika, où des milliers de sinistrés sont recensés à chaque crue.

Un responsable de l’Autorité de protection contre les inondations dans la plaine d’Antananarivo (Apipa) rappelle toutefois que l’ampleur des inondations dépendra surtout de la quantité des précipitations. « Selon nos constatations, l’eau s’est écoulée rapidement l’année dernière », précise-t-il, laissant espérer une amélioration cette année.

Importants travaux

L’Apipa affirme avoir réalisé d’importants travaux d’entretien des canaux et des bassins tampons dans le cadre de ses actions de prévention. 

« La capacité de stockage d’eau a augmenté après le retrait des sédiments, des déchets flottants et des jacinthes », souligne un responsable de l’institution. D’après ses chiffres, l’Apipa aurait enlevé des sédiments sur une superficie de 7 hectares de bassins tampons, augmentant leur profondeur de 1 à 1,5 mètre. Elle indique également avoir entretenu 35 kilomètres de canaux et retiré 8 300 tonnes de déchets entre juin et août.

Le lac Anosy figure parmi les bassins tampons dont la capacité de stockage a été renforcée, ce qui devrait faciliter l’écoulement des eaux dans les quartiers d’Anosy, de Mahamasina et d’Ambohijanahary. D’autres chantiers sont en cours, comme la réhabilitation du canal C3 et le nettoyage de plusieurs canaux secondaires.

Mais les défis demeurent considérables. L’assainissement des infrastructures hydriques reste insuffisant pour réduire durablement le risque d’inondations. « Le véritable problème réside dans l’état des infrastructures, souvent vétustes. À cela s’ajoute le comportement des habitants, qui continuent à jeter leurs déchets dans les canaux, même après leur nettoyage. Il est nécessaire de promouvoir une culture du recyclage, qui permettrait à la fois de protéger l’environnement et de générer des revenus », recommande notre source.

La prolifération de constructions illicites sur les réseaux d’assainissement constitue un autre obstacle majeur, qui accentue encore les risques d’inondations à Antananarivo.

Miangaly Ralitera

1 Commentaires

  1. Pourquoi les gens ne brûlent-il pas leurs ordures comme on le fait dans la brousse? Il faudrait sensibiliser les habitants à de bonnes pratiques au lieu de se lamenter pour rien.

    RépondreSupprimer
Plus récente Plus ancienne