Pillées en pleine réserve naturelle, des traverses de palissandre ont été interceptées à leur sortie de la forêt. Opérant à plusieurs, les trafiquants utilisent des bicyclettes pour transporter leur butin dans les sentiers perdus.
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Le palissandre et les bicyclettes des trafiquants ont été saisis. |
Une saisie de palissandre a été effectuée en fin de semaine par la police nationale à Ambatondrazaka. Vingt-quatre traverses semi-préparées, destinées au marché noir, ont été retrouvées abandonnées sur les lieux après la fuite des trafiquants. Les suspects, qui opèrent selon un mode de fonctionnement en réseau, ont réussi à prendre la fuite lors du contrôle nocturne, laissant derrière eux trois bicyclettes servant au transport de leur butin.
L’opération, menée par une patrouille routinière, a permis la découverte des traverses en lisière des aires protégées périphériques. Le produit forestier était prêt à être embarqué lorsque les agents sont intervenus. Apercevant la présence policière, les malfaiteurs se sont dispersés dans la pénombre, abandonnant la cargaison et leurs vélos. Une enquête a été immédiatement ouverte pour identifier et interpeller les fuyards.
Trafic important
Selon les informations communiquées, les malfaiteurs exploitent les bicyclettes comme principaux moyens de locomotion pour contourner les contrôles routiers, et de véhicules lourds. Les camions, fourgons et taxi-brousse étant étroitement surveillés, les réseaux criminels empruntent des sentiers peu fréquentés, où une bicyclette peut passer sans attirer l’attention. Attachées sur toute la longueur du cadre, les pièces de bois précieux sont ainsi évacuées de nuit, hors des zones forestières où elles ont été coupées illégalement.
Les autorités précisent que cette saisie ne constitue probablement qu’une part infime du trafic global. Face au renforcement des contrôles sur les axes principaux, les pilleurs, transporteurs et commerçants de bois précieux ont adapté leurs méthodes pour rendre leur filière plus discrète. Les patrouilles nocturnes et les dispositifs de surveillance sont désormais orientés vers ces itinéraires secondaires, mais les trafiquants demeurent difficiles à interpeller en raison de leur connaissance des lieux et de leur capacité à se fondre dans l’obscurité.
La cargaison et les trois bicyclettes ont été saisies et placées sous scellés ; elles feront l’objet d’expertises pour en établir l’origine exacte et le volume de bois coupé illicitement. Les investigations se poursuivent, impliquant la police locale et la direction régionale de l’Environnement et du développement durable de l’Alaotra-Mangoro, afin de remonter les filières et de traduire les responsables en justice.
Andry Manase