Madagascar National Parks (MNP), gestionnaire des aires protégées du pays, a annoncé une révision à la hausse des tarifs d’accès aux parcs nationaux à partir de 2026.
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Les entrées dans les parcs nationaux connaîtront une révision de prix à partir du 1er janvier 2026. |
Les droits d’entrée seront doublés dès la saison touristique 2026. La mesure concerne l’ensemble des catégories de visiteurs – étrangers, résidents et nationaux – et s’appliquera aux parcs classés « exceptionnels », « marins », « évasion », « aventure » ainsi qu’aux sites dits « phares ». Chaque type de parc disposera de son propre barème.
Ainsi, l’entrée au parc de l’Isalo et à celui de l’Ankarana, considérés comme « exceptionnels », passera à 15 000 ariary pour les adultes malgaches (contre 7 500 actuellement) et 5 000 ariary pour les enfants. Pour les résidents étrangers, le tarif atteindra 75 000 ariary pour les adultes et 25 000 ariary pour les enfants. Les visiteurs internationaux devront s’acquitter de 130 000 ariary, soit le double du prix actuel.
La décision suscite déjà des critiques parmi les acteurs du secteur. À Tsimanampetsotsa, parc classé « évasion » dans la région Atsimo Andrefana, un guide local estime que l’impact pourrait être significatif : « Le nombre de visiteurs en haute saison à Tsimanampetsotsa équivaut à celui de l’Isalo en basse saison. Si le tarif passe de 45 000 à 90 000 ariary pour les étrangers, nous risquons de n’avoir plus aucun visiteur», affirme-t-il. Les mêmes ajustements toucheront les parcs d’Analamazaotra-Mantadia, Andringitra, Namoroka, Marojejy, Masoala ou encore Zombitse-Vohibasia.
La note de MNP introduit également de nouveaux tarifs pour certaines prestations : accès aux piscines naturelles, circuits de birdwatching, classes vertes ou visites de nuit. À partir du 1er septembre, les entrées supplémentaires pour ces activités s’élèveront à 50 000 ariary pour les étrangers, tandis que les frais de filmage et de photographie professionnelle ont aussi été révisés.
La question des infrastructures
Certains opérateurs pointent le risque de fragiliser la compétitivité de la destination Madagascar.
« La hausse des tarifs ne suffira pas à attirer davantage de visiteurs si les infrastructures d’accès ne sont pas améliorées. Les routes menant aux parcs, mais aussi les chemins de circuits, restent dans un état précaire », observe Rivolala Ralison, tour-opérateur. Il souligne également que, dans plusieurs sites, certaines espèces animales ne sont plus aussi présentes qu’auparavant, réduisant l’attrait pour les visiteurs.
Pour sa part, Madagascar National Parks fait valoir que les tarifs n’ont pas été modifiés depuis dix ans. L’association explique que la hausse est justifiée par les besoins accrus en financement pour l’entretien et la préservation des aires protégées. Des précisions supplémentaires devraient être communiquées ultérieurement.
En attendant, la mesure continue de susciter des réactions chez les guides, agences de voyages et tours-opérateurs, qui s’interrogent sur ses répercussions pour l’avenir du tourisme dans le pays.
Mirana Ihariliva