SADC - Madagascar porte la voix des États insulaires

Lors du conseil des ministres de la SADC, ouvert hier au CCI Ivato, Madagascar s’est exprimé en faveur d’une meilleure prise en compte des spécificités des États insulaires.

Photo  de famille lors du conseil des ministres de la SADC, au CCI Ivato.

À la présidence de cette instance, la ministre des affaires étrangères, Rafaravavitafika Rasata, a plaidé pour une « pleine reconnaissance » de leur réalité et pour la mise en place de politiques adaptées, afin de favoriser une intégration régionale « véritablement inclusive ».

Elle a souligné le potentiel économique de ces pays, en particulier maritime, environnemental et culturel. Les quatre États insulaires de la SADC disposent à eux seuls d’environ cinq millions de kilomètres carrés d’espace maritime, riche en biodiversité, en ressources halieutiques et en potentiel énergétique. Un atout stratégique qui, selon la ministre, devrait être mieux valorisé dans les priorités régionales.

Historiquement, ces territoires ont bénéficié de moindres investissements pour la gestion et la protection de leurs zones maritimes. Les projets régionaux privilégient les infrastructures et la sécurité terrestres : corridors routiers, interconnexions électriques, lutte contre le braconnage ou sécurisation de zones continentales. Les enjeux maritimes, comme la surveillance des pêches ou l’adaptation au changement climatique côtier, restent relégués au second plan.

Décisions stratégiques

Les îles, par ailleurs, disposent d’un accès limité aux infrastructures régionales : routes, chemins de fer et pipelines concernent avant tout les pays frontaliers. Les liaisons maritimes ou aériennes, essentielles à leur intégration commerciale, demeurent largement à leur charge. Cette situation accroît leur vulnérabilité aux chocs extérieurs, notamment aux effets du changement climatique, tout en les maintenant dépendantes des importations alimentaires et énergétiques.

« L’alliance équilibrée entre île et continent est la clé d’une région plus forte, où chaque pays, grand ou petit, avance ensemble vers la réussite collective », a conclu la ministre.

Le Conseil des ministres de la SADC coordonne les politiques régionales et prépare les décisions stratégiques soumises aux chefs d’État et de gouvernement. Il réunit principalement les ministres des affaires étrangères et de l’économie des pays membres.

Tsilaviny Randriamanga

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