Le harcèlement scolaire frappe en silence. Selon une étude menée en 2023-2024 par Imaso-Ivoho, 58 % des élèves âgés de 10 à 21 ans disent en avoir été victimes. Derrière les murs des écoles, qu’elles soient publiques ou privées, des milliers de jeunes subissent insultes, coups, moqueries ou mises à l’écart souvent sans jamais oser en parler.
Samedi dernier, à l’Ivokolo Analakely, l’association Psy-Kôzy Madagascar a décidé de lever le voile sur ce fléau en organisant une journée de sensibilisation baptisée « Aoka izay ny herisetra an-tsekoly » (Stop au harcèlement scolaire). Conférences, débats, slam, danse et témoignages poignants ont rythmé la rencontre. L’objectif était de comprendre les causes, d’évaluer les conséquences et surtout de chercher des solutions.
La violence scolaire se manifeste sous de multiples formes, à savoir des bagarres, vols, insultes, humiliations, bousculades, ou encore exclusion d’un groupe. Et elle ne s’arrête pas aux portes des établissements. Une jeune femme ayant gardé l’anonymat en témoigne : « J’étais moi-même victime de harcèlement à l’école. Je n’ai jamais trouvé le courage d’en parler à mes parents, de peur d’être jugée ».
Pour les psychologues, le constat est alarmant : « Le harcèlement scolaire laisse des cicatrices profondes. Isolement, perte de confiance en soi, abandon des études, voire suicide… Les conséquences peuvent être irréversibles ».
Portée par le psychologue Ny Avo Hasimaro, cette action s’inscrit dans le projet Komby, qui vise à prévenir les troubles mentaux graves comme la dépression et l’anxiété liés au harcèlement.
Mialisoa Ida