FIER MADA  2025 - L’accès au foncier reste un frein pour les producteurs

À l’occasion de la 26e édition du Fier Mada, les producteurs venus de tout Madagascar présentent leurs savoir-faire. Mais beaucoup pointent la difficulté d’accès à la terre.

Le stand de Gae et Gabi, entreprise spécialisée dans le rhum raffiné, participant  au Fier Mada 2025, au Stade Makis Andohatapenaka.

La 26e édition du Fier Mada s’est ouverte le 6 août au stade Makis, à Andohatapenaka. L’événement, qui se tient jusqu’au 10 août, entend promouvoir les produits locaux et rapprocher producteurs, consommateurs et acheteurs professionnels.

Les stands exposent une large palette de produits — fruits, fleurs, épices, élevage, denrées transformées et artisanat — et attirent chaque année un public nombreux, malgache comme étranger.

Au-delà de cette affluence, les participants pointent un obstacle récurrent : l’accès limité aux terres agricoles, qui freine l’augmentation des volumes et la structuration des filières.

La gérante de Gae et Gabi, entreprise spécialisée dans le rhum raffiné, témoigne : « On produit de l’alcool à base d’éthanol, de fruits comme l’ananas ou le litchi, et d’épices comme la vanille ou le poivre. On cultive en bio, mais on n’a pas assez de terrain. » L’entreprise indique cultiver environ 30 hectares de canne à sucre à Anjiro et entre 5 et 10 hectares à Beforona. « Ce n’est pas suffisant pour notre production annuelle. On est obligé d’acheter à d’autres producteurs, mais il faut s’assurer qu’ils respectent les normes bio. »

Insécurité foncière

Au manque de foncier s’ajoute, pour certains, l’insécurité des parcelles. Holy, productrice d’huiles essentielles dans la région d’Alaotra-Mangoro, décrit des occupations illicites et des pratiques préjudiciables à proximité des champs : « Il y a des gens qui s’installent illégalement sur nos terrains. Certains brûlent les champs, d’autres utilisent des pesticides à proximité, ce qui abîme la qualité du sol. » Elle évoque également des réquisitions publiques décidées sans concertation : « L’État prend une partie pour construire des écoles ou des centres de santé. Cela réduit nos surfaces cultivables, et on ne peut plus développer nos activités. »

Dans ce contexte, plusieurs producteurs sollicitent un appui des autorités pour sécuriser et fluidifier l’accès au foncier : « On espère que l’accès au foncier sera facilité pour les projets agricoles. Il faut des règles plus simples et plus transparentes », ajoute Holy.

Si le Fier Mada demeure un rendez-vous majeur de valorisation du monde rural, les contraintes foncières continuent de peser sur le développement d’un secteur central pour l’économie nationale.

Irina Tsimijaly

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