ÉNERGIE - La Jirama bénéficie d’un fonds conditionné

La Jirama bénéficie d’un appui de 100 millions de dollars de la Banque mondiale. Le versement dépend de la performance en gouvernance, service et finances.

La Jirama sous surveillance.

Le financement destiné à la Jirama progresse, mais sous contrôle strict. Le conseil des ministres a approuvé, mercredi 20 août, le « Program for Results » (PforR) de la Banque mondiale, qui prévoit 100 millions de dollars pour accompagner le redressement de la société de distribution  d’électricité et d’eau. Une mission de la Banque mondiale, qui s’est tenue à Madagascar du 22 au 24 juillet, a permis de poser le cadre technique et organisationnel nécessaire à la mise en œuvre du programme.

Le principe de ce financement est simple mais exigeant : les fonds ne sont pas versés automatiquement, mais dépendent des résultats précis et mesurables. La Jirama et l’État doivent établir un programme assorti d’indicateurs de performance. Les décaissements seront conditionnés à l’atteinte de ces objectifs, notamment en matière de gouvernance, de continuité de service et d’assainissement financier. Cette approche, déjà validée dans les échanges entre la Banque mondiale et le ministère de l’Économie et des Finances, insiste sur la responsabilité et l’efficacité dans l’exécution des réformes.

Ce financement s’inscrit dans une série de réformes soutenues par les partenaires techniques et financiers. Le Fonds monétaire international a récemment salué l’adoption d’un plan de redressement de la Jirama, jugé essentiel pour sécuriser l’approvisionnement électrique tout en limitant la pression sur le budget de l’État. Le PforR s’aligne sur ce plan, avec l’ambition de corriger la gouvernance et de rendre le service plus fiable.

Perspectives à court terme

Sambatra Ramiandrasoa, directeur général de l’Énergie et des Hydrocarbures, a précisé : « Le plan de mise en œuvre du PforR est encore en cours de finalisation et devra passer devant le Conseil pour validation. L’objectif principal du projet est d’améliorer la performance technique et financière de la Jirama et de contribuer à la mise en œuvre du plan de redressement de l’entreprise ».

La mission de la Banque mondiale a permis de définir les grandes étapes du redressement. L’État et la Jirama doivent maintenant finaliser un plan d’action clair, avec des objectifs précis et un calendrier d’exécution. Les précédentes expériences montrent qu’une amélioration durable du réseau est possible, à condition de réduire les pertes et de limiter les interruptions. Le PforR devient ainsi un levier pour transformer les réformes en résultats concrets pour les consommateurs.

En résumé, ces 100 millions de dollars ne constituent pas un financement automatique. Leur versement dépend de l’atteinte d’objectifs précis et mesurables. Le succès du programme repose sur la capacité de la Jirama à redresser ses performances, à améliorer la qualité du service et à renforcer sa gouvernance, sous l’œil attentif de ses partenaires financiers.

Irina Tsimijaly

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