AFFAIRE D'EMPOISONNEMENT - Fenohasina détenue à Manjakandriana

Des raisons liées à la préservation de l’ordre public et à la sécurité personnelle de Fenohasina ont motivé son placement à la prison pour femmes de Manjakandriana.

La maison centrale de Manjakandriana  où Fenohasina a été placée depuis mercredi.

Depuis mercredi soir, Fenohasina et sa mère ont été écrouées, suspectées d’implication dans l’empoisonnement collectif survenu le 14 juin à Ambohimalaza, qui a fait plus de trente morts.

Fenohasina a été enfermée à la prison pour femmes de Manjakandriana, à une quarantaine de kilomètres d’Antananarivo. Ce choix vise à garantir sa sécurité. Selon une source judiciaire : « De nombreuses personnes sont furieuses contre elle. Si elle était internée à Antanimora, un lynchage serait possible. Ce centre pénitentiaire est sensible, et une émeute y serait catastrophique. »

Un autre interlocuteur précise : « Contrairement à certaines rumeurs, il ne s’agit aucunement d’une résidence surveillée. L’établissement de Manjakandriana, exclusivement réservé aux femmes, a fait l’objet de travaux de réhabilitation et d’extension depuis 2023. En juin 2017, une femme d’affaires influente de l’ancien régime y avait d’ailleurs été transférée. »

Éviter tout contact

La mère de Fenohasina, elle, a été incarcérée à Antanimora. Toutes deux ont été conduites mercredi soir par un véhicule de gendarmerie, à l’issue de leur mise en examen au tribunal d’Anosy.

Trois autres femmes sont également détenues à Antanimora dans le cadre de cette affaire : une cousine de Fenohasina, sa belle-sœur et une guérisseuse (ombiasy). Bien qu’elles se trouvent dans la même maison centrale, elles sont réparties dans des cellules différentes afin d’éviter tout contact.

Au total, cinq femmes ont donc été placées en détention. D’autres personnes restent encore sous surveillance judiciaire. La justice se prépare désormais à l’ouverture d’un procès.

La semaine dernière, le président de la République, certains membres du gouvernement et la procureure du tribunal de première instance d’Antananarivo ont présenté, sur les antennes de la TVM, les grandes lignes des premiers résultats de l’enquête.

La cousine de Fenohasina aurait reconnu les faits. Quant aux proches des victimes, ils tiennent Fenohasina et sa mère pour responsables du drame et ont porté plainte, espérant faire éclater la vérité et obtenir justice.

Gustave Mparany

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