TENNIS - Serge Ramiandrasoa et Max Randriantefy tirent la sonnette d'alarme

Serge Ramiandrasoa (à gauche), ancien président de la FMT, et Max Randriantefy, ancien DTN de la FMT, lors de la conférence-débat à l’Institut Français de Madagascar.

Dans le cadre du festival « Regards croisés sur les héritages des jeux et sports traditionnels malgaches », organisé à l’Institut Français de Madagascar, Serge Ramiandrasoa, ancien président de la Fédération malagasy de tennis (FMT), et Max Randriantefy, ex-DTN, ont livré un constat sans détour sur la situation actuelle du tennis malgache. Témoins de son âge d’or quand ils ont été à la tête de la FMT, ils appellent à un sursaut pour sortir la discipline de sa lente déchéance et la remettre de nouveau en orbite.

Serge Ramiandrasoa a retracé les débuts internationaux du tennis malgache : « Le ministre Badroudine m’a proposé de diriger le comité national de coordination du tennis. En 1991, la FMT a été créée, et j’ai été élu président ».

Le tennis malgache a alors connu une ascension fulgurante. Madagascar est devenu champion d’Afrique junior. Dally et Natacha Randriantefy ont représenté le pays aux Jeux olympiques (1992, 1996, 2004) sans passer par des wild cards. L’équipe nationale a également atteint le groupe II de la zone Europe-Afrique en Coupe Davis.

Trois piliers à reconstruire

Mais depuis, tout s’est effondré. Max Randriantefy alerte : « Le tennis traverse une période de déclin inquiétante. Autrefois dynamique, il est dépassé par des disciplines émergentes comme le padel. Seule une réforme profonde, à la fois structurelle, politique et populaire, permettra de relancer le tennis ».

Aujourd’hui, les signaux sont au rouge : courts vides, tribunes clairsemées, absence de sponsors. Les rares participations sur la scène internationale reposent davantage sur des invitations (wild cards) que sur le mérite. Le tennis malgache souffre d’un manque de compétitions structurantes, d’une faible visibilité médiatique et d’un encadrement fédéral solide. En l’absence d’un projet cohérent, la discipline recule au profit de sports mieux organisés.

Les deux anciens responsables estiment qu’il faut reconstruire sur trois axes : des infrastructures fédérales modernes, ouvertes à tous ; un calendrier national ambitieux, avec des tournois réguliers et attractifs ; une gouvernance légitime, reposant sur des élections transparentes, avec des dirigeants issus du milieu tennistique.

Selon eux, seule une fédération élue et redevable devant les clubs peut redonner confiance aux acteurs du tennis. Les nominations de dirigeants sans réel ancrage ont trop souvent échoué.

Enfin, ils plaident pour une politique sportive nationale plus équitable, offrant à chaque discipline, y compris le tennis, un soutien cohérent. Fort de son passé olympique et de son potentiel, le tennis malgache mérite mieux qu’un lent effacement.

Donné Raherinjatovo

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