Madagascar reste dans le Groupe V de la zone Afrique. Cet échec met en lumière les limites actuelles du tennis malgache et appelle à une restructuration ambitieuse et apaisée.
Nicolas Raharivony et Valentin Rakotondrasoa (gauche) durant la Coupe Davis de Gaborone. |
À Gaborone, l’équipe nationale malgache de tennis n’est pas parvenue à valider sa montée dans le Groupe IV de la zone Afrique. Battue en demi-finale par le Botswana sur le score de 1-2, Madagascar demeure en Groupe V pour la troisième année consécutive, malgré un parcours bien entamé durant la phase de groupes.
Les Akomba avaient pourtant débuté la compétition avec deux victoires convaincantes : 3-0 contre le Soudan et les Seychelles, puis 2-1 face au Cameroun. Mais en demi-finale, ils ont buté sur une solide équipe botswanaise, portée par son public. Madagascar stagne, tandis que la concurrence régionale progresse à un rythme soutenu.
Ce revers ne saurait être analysé uniquement à travers le prisme du score. Il révèle des fragilités structurelles : manque de compétitions préparatoires, vivier de joueurs réduit, absence d’un soutien étatique durable. Alors que plusieurs nations africaines misent sur la professionnalisation de leurs structures, Madagascar continue avec des moyens limités. L’implication renforcée de la Fédération Malgache de Tennis, mais surtout celle de l’État, apparaît désormais indispensable.
Le groupe aligné cette année reposait sur des cadres expérimentés, parmi lesquels Antso Rakotondramanga, fidèle à la sélection depuis plus d’une décennie. Son retour sous les couleurs malgaches témoigne de son attachement au pays. Malgré quelques débats autour de ses engagements internationaux, son rôle de leader reste indiscutable.
Bâtir sur le long terme
En parallèle, la relève peine à émerger. Les polémiques sur les réseaux sociaux s’amplifient. Des talents comme Toky Ranaivo, Mirija Andriantefihasina ou Sampras Rakotondrainibe ne figurent pas encore dans la rotation principale. Plusieurs raisons peuvent expliquer leur absence : niveau de jeu en progression, contraintes logistiques, priorités scolaires ou décisions personnelles. Ce constat appelle à mieux structurer la transition entre les générations.
Trois campagnes sans montée : cela invite à une remise en question de la part de tous les acteurs. Le capitanat de Dina Razafimahatratra, ancien joueur international, pourrait s’enrichir d’un encadrement élargi, incluant techniciens, anciens joueurs et formateurs. Madagascar possède les compétences nécessaires, encore faut-il les fédérer autour d’un projet cohérent.
Des stages de préparation, une meilleure coordination entre joueurs locaux et membres de la diaspora, ainsi qu’un calendrier d’entraînement plus structuré sont des pistes concrètes.
« La Coupe Davis est une vitrine, mais elle révèle surtout l’état d’un écosystème. Pour espérer retrouver le Groupe IV, voire mieux, Madagascar devra renforcer son organisation, favoriser l’émergence de nouveaux joueurs et maintenir un climat apaisé autour de la sélection », confie le parent d’un joueur qui souhaite garder l’anonymat.
Le Groupe V est aujourd’hui une réalité. Mais il peut aussi devenir le point de départ d’un nouveau cycle, si les bonnes décisions sont prises dès maintenant.
Donné Raherinjatovo
Les problèmes du Tennis ne sot pas uniques. La plupart de nos Fédérations vivent ce type de problèmes (athlétisme, basket, rugby, foot, judo, lutte, boxe, ...) . Il est temps de mettre en place une structure de formation orientée vers le sport de haut niveau. Ce dernier ne s'improvise pas. Il nous faut une formation de cadres techniques centrée sur les connaissances d'aujourd'hui et capables d'analyser les tendances du haut niveau mondial. Sinon, on restera à la traîne !!!!
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