L’Union européenne et la France financent un programme de 7 millions d’euros pour soutenir l’agriculture dans les îles de l’océan Indien. L’objectif est de renforcer la résilience climatique et la sécurité alimentaire.
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Un champ agricole au cœur des efforts pour renforcer la résilience régionale. |
Le 3 juillet 2025, l’Union européenne et la France ont annoncé un nouveau programme de soutien à l’agriculture dans les États insulaires de l’océan Indien. D’après un communiqué officiel, ce programme, baptisé DeSIRA+ Océan Indien, bénéficie d’un financement de 7 millions d’euros. Son objectif : aider les pays de la région à renforcer leurs systèmes agricoles pour mieux faire face aux effets du changement climatique et aux difficultés d’approvisionnement alimentaire.
Ce projet prend la suite du programme SANOI (Sécurité alimentaire et nutritionnelle dans l’océan Indien), mené entre 2020 et 2025, qui avait posé les bases d’une agriculture plus durable dans la région. Il a notamment permis de mettre en place des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement, de renforcer les contrôles sanitaires sur les produits agricoles, et de faciliter leur circulation entre les îles. Il a aussi favorisé la coopération régionale : « Le partage d’expertise entre acteurs au sein de l’espace indianocéanique a été encouragé », souligne le communiqué, tout comme la mise en place d’outils pour mieux suivre la situation alimentaire et nutritionnelle.
La région concernée regroupe plusieurs pays insulaires et compte environ 33 millions d’habitants. Malgré des différences de contexte, ces territoires sont confrontés à un même défi : celui de garantir à leur population une alimentation suffisante et de qualité, dans un environnement de plus en plus instable. « La sécurité alimentaire et nutritionnelle reste un enjeu majeur pour tous les États insulaires de la région », rappelle le texte.
Zone concernée
Selon ce même communiqué, DeSIRA+ Océan Indien est financé par l’Union européenne à hauteur de 5 millions d’euros, complétés par 2 millions d’euros apportés par l’Agence française de développement (AFD). Le programme fonctionnera sur la base d’appels à projets pour soutenir des actions concrètes sur le terrain.
Plusieurs domaines sont concernés : la gestion durable des sols et de l’eau, la santé des plantes, ou encore la mise en valeur des bénéfices que peut apporter l’agroécologie. Il s’agit aussi de convaincre les responsables politiques de soutenir cette approche. Le programme veut notamment « sensibiliser les décideurs à l’intérêt avéré de l’agroécologie » et surmonter les obstacles qui freinent son développement. La France est également impliquée à travers le Cirad, un organisme public de recherche actif dans les zones tropicales. Il travaille avec les acteurs locaux pour accompagner les petites exploitations, structurer les filières agricoles et appuyer la recherche scientifique. En capitalisant sur les avancées des dernières années, l’ambition est claire : « Créer des conditions favorables à la transformation et à l’adaptation rapide des systèmes de production agricoles et alimentaires. »
Irina Tsimijaly