RNB

RnB. Détrompez-vous il ne s’agit pas du Rythm and Blues qui a fait la popularité de Michael Jackson et beaucoup de stars du showbiz. La situation n’a rien à y voir et ne se prête pas à danser. Le RNB c’est le Revenu National Brut par habitant, un critère établi par la Banque Mondiale pour classer les pays du monde.  Jusqu’ici on est habitué au PIB par habitant et c’est d’ailleurs à peu près la même chose. Du moins à en juger le classement du RNB publié par la Banque Mondiale pour 2024-2025. Il y a également le revenu par habitant évalué à moins de 1,50 dollars pour 80% des Malgaches toujours selon la Banque Mondiale mettant Madagascar comme le pays le plus pauvre au monde. Une évaluation objet de polémique et vertement contestée par certaines autorités eu égard aux embouteillages, à la ruée quotidienne vers les grandes distributions, l’essor sans précédent du secteur immobilier, le développement du marché automobile…

La Banque Mondiale semble avoir abandonné ce paramètre économique au profit du RNB. Mais cela ne change pas grand-chose. Madagascar fait partie des vingt-quatre pays à faible revenu avec un RNB de 510 dollars par habitant. Pire, on se trouve en queue de peloton juste devant quatre pays. Évidemment des pays voisins comme les Seychelles, Maurice, le Maroc, le Vietnam se trouvent dans le peloton de tête.

Tout cela n’est pas étonnant aujourd’hui plus que jamais. On peut tout reprocher aux dirigeants successifs, mais les bailleurs de fonds ne sont pas exempts de tout reproche. Loin s’en faut. 

Depuis plus de quarante ans, l’économie est sous perfusion des bailleurs de fonds principaux. Plusieurs plans de sauvetage ont été plus ou moins imposés mais rien n’a marché. Ils n’ont fait qu’aggraver la pauvreté et pérenniser l’assistanat et la mendicité. Les fonds sont alloués à des projets aux noms compliqués et plus ou moins farfelus et dont on n’a jamais ressenti l’impact dans l’amélioration des conditions de vie de la population. 

Si, depuis presque un demi-siècle, on avait investi dans les infrastructures stratégiques comme les barrages hydroélectriques, les barrages hydrauliques, les routes, les parcs solaires, les industries de transformation… on n’en serait pas là aujourd’hui. 

Les évaluations des projets sont rares sinon inexistantes, mais les fonds continuent à arriver. 

Maintenant, les bailleurs de fonds continuent à imposer certaines mesures comme la TVA sur les crédits bancaires, la restructuration de la Jirama, l’application de la vérité des prix sur les carburants…en contrepartie d’une aide budgétaire autrement appelée Facilité élargie de crédit, jadis Crédit d’ajustement structurel ou autres. 

Sans industrie de transformation, sans indépendance énergétique et alimentaire, sans création d’emplois, le RNB restera figé. 

La balance commerciale reste déficitaire encore pour longtemps tant que les exportations de vanille, girofle, nickel, crevettes… ne peuvent pas amortir les importations massives de biens et services. C’est aussi élémentaire que cela. 

Sylvain Ranjalahy

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