RÉGION DIANA - Le travail des enfants reste préoccupant

Les participants issus de trois régions du nord sont déterminés à redynamiser la lutte contre le travail des enfants.

Dans les trois régions septentrionales de la Grande Île — Diana, Sava et Sofia —, le travail des enfants demeure une réalité toujours alarmante. Les causes sont multiples : pauvreté chronique, accès limité à l’éducation, migration saisonnière des familles, méconnaissance des lois de protection des mineurs… Une réalité complexe qui exige une réponse multisectorielle, à la fois préventive et répressive.

C’est dans ce contexte qu’un atelier régional de consultation s’est tenu dans la capitale du Nord, dans le cadre de la préparation du deuxième Plan national de lutte contre le travail des enfants (PNLTE II 2025-2040), afin de définir une approche ancrée dans les réalités locales.

Durant trois jours — mardi, mercredi et jeudi —, les représentants des trois régions se sont réunis au 6e étage de l’Hôtel de la Poste pour partager constats, défis et bonnes pratiques. Chacune a exposé ses réalités locales, tout en formulant des recommandations pour l’élaboration du PNLTE. Pour eux, faire remonter les expériences du terrain constitue une garantie pour que le futur plan tienne compte des spécificités socioéconomiques et culturelles de chaque territoire.

Dans ces trois régions, les formes de travail des enfants sont diverses : participation aux activités halieutiques, petits commerces dans les zones urbaines, travaux domestiques et agricoles dans les zones rurales. Des enfants sont également visibles sur les sites d’exploitation aurifère ou effectuent des tâches pénibles inadaptées à leur âge.

Urgence

À l’issue de cette consultation, les participants ont notamment évoqué le mariage précoce — connu sous le nom de « Moletry » dans la Sofia —, la vente ambulante dans la Diana, la prostitution infantile, les « cadeaux pour les visiteurs » (dàram-bahiny), le taxi-moto, ou encore le travail domestique. Des idées fortes ont émergé durant les échanges, mais certaines pratiques relèvent désormais de la culture, ce qui rend le changement plus complexe. D’où l’urgence de sensibiliser, de responsabiliser et d’impliquer durablement les communautés.

L’atelier, jugé intense par plusieurs participants, a permis d’identifier les racines profondes du travail des enfants. Il a été organisé par le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Fonction publique. Il s’inscrit également dans le cadre des préparatifs de la célébration de la Journée mondiale contre le travail des enfants, prévue ce vendredi dans la ville d’Antsiranana.

« Ce que nous appelons une approche ancrée dans les réalités, c’est une stratégie qui part du terrain, qui écoute les communautés, qui tient compte des enjeux socioéconomiques propres à chaque région », explique Vonjiniaina Todisoa Rakotovao, directeur de l’Emploi et de la Promotion des droits fondamentaux au sein du ministère, tout en soulignant que de nombreux plans existent déjà, mais que les avancées sont freinées par une partie de la population attachée au statu quo, ce qui bloque les dynamiques de transformation.

Raheriniaina

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