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Rélissa, l’allure d’une battante et le regard d’une artiste. |
« Je ne lâche rien. Je sais ce que je veux, et je me bats pour y arriver. » Derrière ce regard affirmé se cache Mishka, alias Rélissa, une jeune femme de 22 ans qui transforme chaque shooting en œuvre d’art vivante. Originaire d’Antsiranana, elle incarne cette nouvelle génération de talents qui ose créer sa propre voie, avec passion et persévérance.
Son aventure commence tôt : à 16 ans, elle rejoint la Pride and Confidence Malagasy Agency, une agence diegolaise où elle décroche ses premiers contrats. Elle tourne dans des clips – notamment pour Dalvis, pose pour Dycia, styliste locale, et foule les podiums du Nord. « Ce n’était que le début, mais j’ai tout de suite su que c’était mon univers », confie-t-elle.
Très vite, elle quitte les sentiers battus pour se lancer en freelance, frappant aux portes des boutiques et bijouteries de la ville. Son audace paie : Kalidas ou encore Maki Company lui font confiance. Pour cette dernière, elle ne se contente pas de poser : elle devient directrice artistique, choisit les modèles, les photographes, les lieux. « C’était une immense liberté créative », raconte-t-elle avec enthousiasme.
Travailler avec des photographes comme Fita, Weiker, Jonathan Deblok ou même préparer un projet (avorté) avec Kevin Deris fait partie des jalons de son parcours. Mais au-delà de ces collaborations, c’est sa vision du mannequinat qui séduit : authentique, incarnée, nourrie d’une pratique du théâtre qui l’aide à projeter des émotions justes.
« Je n’ai pas de diplôme dans le domaine, mais j’ai une énergie, une aura, que je travaille avec discipline. »
Ce sens inné de la pose et de la scène, elle le doit en partie à ses racines : un père passionné de photo, une mère qui a elle-même défilé. « Ma mère m’a toujours soutenue, même quand les autres doutaient. » C’est dans ce noyau familial qu’elle puise sa force, malgré les critiques et les jugements pesants qui planent encore sur ce métier.
Aujourd’hui, bien qu’occupée à plein temps dans un autre domaine, elle garde les yeux tournés vers l’international. Vêtements, sous-vêtements, cosmétiques : elle rêve de collaborer avec des marques au-delà des frontières malgaches. Mais son message reste universel : « Ne jamais rien lâcher. Poursuivre ses rêves. Et remercier ceux qui vous soutiennent dans l’ombre. »
Cassie Ramiandrasoa