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Lors de la signature du protocole d’accord entre le METFOP et la CanCham sur la migration professionnelle aux 67ha, hier. |
Le Canada s’impose de plus en plus comme une destination privilégiée pour les travailleurs malgaches. Depuis 2021, environ 950 ressortissants quittent chaque année Madagascar pour y exercer des métiers dans des secteurs variés, allant de la santé aux transports, en passant par l’électronique ou le textile. Un mouvement migratoire encadré et désormais renforcé par un protocole d’accord signé hier entre le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Fonction publique et la Chambre de commerce canado-malgache (CanCham), lors d’une cérémonie officielle tenue hier aux 67Ha, à Antananarivo.
Cette convention vise à faciliter la migration professionnelle des Malgaches vers le Canada, en structurant les procédures de recrutement, en accélérant les démarches administratives et en assurant une meilleure protection des travailleurs. La ministre Hanitra Fitiavana Razakaboana, qui a pris la parole à cette occasion, a mis l’accent sur la nécessité d’accompagner cette dynamique par la formation et le développement des compétences locales. Elle a aussi souligné les lenteurs du traitement des visas, qui peuvent prendre jusqu’à neuf mois, appelant à une amélioration de ce processus. Entre 2020 et 2024, 1 491 contrats de travail de Malgaches à destination du Canada ont été validés par les inspecteurs du travail, témoignant d’un intérêt croissant des entreprises canadiennes pour les profils issus de Madagascar.
Étape importante
Les secteurs les plus demandeurs sont l’industrie manufacturière, le textile, l’électromécanique et la santé. Le protocole prévoit notamment un échange d’informations régulier entre les deux parties, l’organisation de formations adaptées aux besoins du marché canadien et un recrutement basé sur la transparence et l’éthique. Michelle Rakotonaivo, vice-présidente de la CanCham, considère que cet accord marque une étape importante. Elle rappelle que la main-d’œuvre malgache est appréciée au Canada pour sa capacité d’adaptation, sa simplicité et sa motivation. Autant d’atouts dans un pays confronté à un vieillissement de sa population et à un manque de main-d’œuvre qualifiée. Au-delà des statistiques, cette initiative vise à offrir aux jeunes travailleurs malgaches une expérience professionnelle enrichissante et digne, tout en ouvrant des perspectives durables.
La migration professionnelle, bien encadrée, devient un outil non seulement économique mais aussi humain, susceptible de contribuer au développement du pays. Ceux qui feront le choix de revenir pourront mettre à profit l’expertise acquise à l’étranger pour participer activement à la transformation locale.
Mialisoa Ida