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Au-delà du mythe forgé autour des «Pères Fondateurs», les États-Unis auront surtout eu la chance de pouvoir compter sur des patriotes conscients d’agir non seulement pour leur temps, mais pour les siècles à venir. Les «Pères Fondateurs» furent des personnes d’une éminente valeur personnelle : George Washington, en ayant l’humilité de refuser le titre de «roi», ancra le jeune État américain dans sa forme républicaine ; scientifique reconnu, Benjamin Franklin (1706-1790) fut l’inventeur du paratonnerre et des lunettes à double foyer ainsi que le fondateur de la première université municipale des États-Unis. En 1743, il sera également fondateur de la première société savante des colonies américaines, l’American Philosophical Society.
Pour sa part, Thomas Jefferson, futur Président des États-Unis, fut le principal auteur de la Déclaration d’Indépendance tandis qu’Alexander Hamilton, James Madison et John Jay étaient les rédacteurs des 85 articles réunis sous le titre de «The Federalist Papers» et publiés pendant le débat autour de la ratification de la Constitution des États-Unis. Théoriciens, ils auront l’occasion de donner vie à un texte dont ils ont exposé les «motifs» : Alexander Hamilton (1757-1804) sera le premier Secrétaire au Trésor, James Madison (1751-1836) le quatrième président des États-Unis en1809 et John Jay (1745-1829) le tout premier Président de la Cour Suprême. Il est remarquable que les premiers gouvernants américains aient été ceux-là même qui «philosophèrent» la Déclaration d’indépendance et la Constitution des États-Unis : conjonction rare dans l’histoire que les penseurs aient l’occasion de donner eux-mêmes l’exemple par leurs actes, attitude et comportement.
George Washington (1732-1799), premier président américain, fut le général en chef de l’armée révolutionnaire. Sous sa présidence, la rivalité idéologique entre le «ministre des Finances» Alexander Hamilton et le «ministre des Affaires étrangères» Thomas Jefferson aboutira au système des deux-partis toujours en vigueur deux siècles plus tard. Une autre «tradition» américaine, celle du deux-mandats, sera actée de facto quand George Washington refusera d’accomplir un troisième mandat présidentiel.
À suivre...
Nasolo-Valiavo Andriamihaja